Un premier cimetière musulman est ouvert à Strasbourg

Aujourd'hui à Strasbourg va être ouvert le premier cimetière public musulman, sur un espace clos d'un peu plus d'un millier d'hectares, afin de répondre à des demandes pressantes de la part de la communauté musulman qui voyaient les espaces qui lui étaient réservés dans les cimetières traditionnels de plus en plus restreints. Décision qualifiée "d'historique", par le président du Conseil français du culte musulman Mohammed Moussasoui.

Si ce genre d'initiative se construit en Alsace, c'est avant tout grâce à l'exception religieuse de la religion. En effet, alors que dans le reste de la France les collectivités ne peuvent permettre l'aménagement de cimetières à caractère confessionnel, l'Alsace peut se permettre de déroger à la règle avec le Concordat, signé en 1801, qui établit une exception pour l'Alsace-Lorraine.*

Le cimetière a été établir juste à côté de la Mecque pour satisfaire le rituel musulman en vigueur, avec une salle d'ablution prévue à l'entrée du cimetière, une place aménagée pour la prière, une surface pour les ossuaires et un espace couvert.

Selon le président du Conseil régional du culte musulman, "ce cimetière répond à une demande pressante et légitime des musulmans, qui montre l'enracinement des migrants. On appartient à cette terre : se faire enterrer ici est un signe d'intégration". Néanmoins, le maire socialiste de la ville, Roland Ries, se défend de tout soupçon de communautarisme, en estimant qu'il s'agit simplement "de donner aux religions une égalité de droit et de devoir". Le sujet reste extrêmement polémique en France aujourd'hui.