Tilly-Sabco : trois salariés condamnés pour dégradations
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Les salariés de l’abattoir de volailles Tilly-Sabco avaient détruit le portail de la sous-préfecture de Morlaix le 4 novembre. Ils ont été condamnés à un mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Brest.
Condamnés pour être aller trop loin. Trois salariés de l’entreprise Tilly-Sabco – un responsable des approvisionnements, un éleveur et un salarié – ont écopé d’un mois de prison avec sursis pour dégradations à la sous-préfecture de Morlaix. Lors de leur manifestation, le 4 novembre, ils avaient intentionnellement détruit le portail de l’établissement avec un engin agricole. Le tribunal correctionnel de Brest, devant lequel ils avaient comparu le 6 janvier, a rendu son verdict ce lundi 3 février.
RemboursementsIls ont été condamnés pour avoir donné des instructions ou conduit l’engin de levage ayant servi à la destruction. En plus de ce sursis, ils devront rembourser le coût des dégâts, évalué à plus de 18 000 euros, ainsi qu’une amende de 1 000 euros pour préjudice moral. « La sanction est relativement clémente », a analysé leur avocat, Me Christian Bergot. Le 6 janvier, le parquet avait requis un mois de prison avec sursis et 600 euros d’amende chacun. Selon Me Bergot, ce verdict est indulgent car le tribunal a souligné que « les faits s’inscrivent dans un contexte humain particulièrement difficile ».
Gain de cause
Les faits se sont déroulés le 4 novembre 2013, alors que le PDG de l’abattoir de Gerlesquin (Finistère), Daniel Sauvaget, et une délégation syndicale s’entretenaient avec le sous-préfet. L’objet de cette rencontre : le maintien des aides à l’export, sans quoi l’entreprise ne survivrait pas. Les 300 salariés de Tilly-Sabco s’étaient rendus sur place puis avaient détruit le portail pour s’introduire dans la cour. Le 22 novembre, après une rencontre entre le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll et le commissaire européen à Bruxelles, un nouveau dispositif d’aides à l’exportation de volailles avait été annoncé. Obtenant gain de cause, le patron de Tilly-Sabco avait donc renoncé à suspendre l’activité de l’usine.
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