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Assurance-chômage : quels sont les enjeux des renégociations ?

Publié le  Par Roxane Bayle

Crédit image © Lulu97417 - Wikimédia


Les syndicats et les patrons se retrouvent ce vendredi pour renégocier les règles de l'assurance-chômage. Un rendez-vous crucial à la vue de la dette de l'UNEDIC, s'affichant à près de 18 milliards d'euros.

L’organisme gestionnaire du système des assurances chômages, l'UNEDIC, affiche une dette record de près de 18 milliards d'euros. Pire, l'organisme pense perdre environ 4,3 milliards supplémentaires en 2014.
Devant l'urgence de la situation, des négociations ont été organisées entre syndicats et patronats. Une réunion qui s'annonce sensible.


Pour le moment, ni l'Etat, ni les syndicats souhaitent baisser les droits des chômeurs, les sommes qu'ils perçoivent, alors que l'organisme se retrouve en grave crise : "Si l'UNEDIC est en déficit, c'est justement parce que le chômage est élevé. Les demandeurs d'emploi n'en sont pas responsables " selon Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, dans une tribune de l'Humanité. François Hollande a affirmé lors de sa conférence de presse de ce mardi 14 janvier : " Ce n'est pas à un moment où il y a un taux de chômage élevé qu'il faut réduire les droits des chômeurs". Seulement, l'Etat a prévu une baisse de 300 millions d'euros du déficit de l'UNEDIC. Il est donc urgent de prendre des mesures.


Un système moins complexe et moins généreux  ?

Trois sujets seront abordés durant ces négociations : il y aura probablement un débat autour des indemnités chômage, jugées, en janvier 2013, "trop généreuses" par la Cour des Comptes, notamment pour les cadres. Les indemnités seront-elles revues à la baisse ? Pour plusieurs économistes, ce serait la mauvaise méthode à employer : "La seule étude empirique existante conclut qu'elle aurait ralenti le retour à l'emploi. Il me semble très risqué de faire baisser les allocations de tous les chômeurs pour un bénéfice aussi aléatoire et concentré sur une extrême minorité de chômeurs " dit Bruno Coquet, économiste interviewé par Le Monde. La potentielle baisse pourrait tout particulièrement concerner les intermittents du spectacle et les intérimaires, qui seraient à eux seuls responsables de près de la moitié du déficit de l'UNEDIC. Mais cette idée pourrait provoquer la grogne des intermittents du spectacle : pour rappel, ils étaient à l'origine d'un massif mouvement de contestation lors de la dernière tentative de réforme du gouvernement en 2003.

De plus, les syndicats et le Pôle Emploi appellent à une simplification des règles de l'organisme, en particulier pour les travailleurs en CDD, en temps partiel et les intérimaires : "Il faut que les règles soient simples et compréhensibles par les demandeurs d'emploi. Mais à chaque fois qu'on parle de simplification, se cache la remise en cause des droits existants " pour Eric Aubin, représentant de la CGT. La création de "droits rechargeables", permettant aux chômeurs de ne pas perdre leurs droits, devrait être à l'ordre du jour.