Fin de vie : le cas Vincent Lambert et la loi de François Hollande
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne se prononcera jeudi 16 janvier sur la possibilité pour le corps médical de laisser mourir Vincent Lambert, en état de conscience minimale depuis cinq ans. Un cas qui a poussé François Hollande à demander un nouveau texte de loi sur ce sujet sensible.
Vincent Lambert, 37 ans, est allongé dans son lit du CHU de Reims depuis cinq ans. Un accident de moto l’a plongé dans un état de conscience minimale ou « état pauci-relationnel ». La vue est son unique moyen de communication. Pour autant, les médecins ne sont « pas sûr qu’il intègre correctement les informations sensorielles ». Depuis son accident, cet ancien infirmier, totalement aphasique, est maintenu en vie par une sonde gastrique.
Conflit familial
En avril 2013, l’équipe médicale constate que Vincent Lambert montre des signes d’opposition aux soins « faisant suspecter un refus de vivre ». En accord avec sa femme et une partie de sa famille, ils engagent un protocole de fin de vie, qui entre dans le cadre de la loi Leonetti. Un mois plus tard, non consultés explicitement, les parents de Vincent s’opposent à cette décision et saisissent le tribunal administratif. Le juge ordonne aux médecins de rétablir l’alimentation et l’hydratation du patient en attendant sa décision finale, celle qui est attendue demain.
Dans un entretien pour Libération, sa femme confiait le calvaire vécu par son mari, mais aussi le souhait de ce dernier de ne pas vouloir vivre en état végétatif chronique. L’homme en avait fait part, avant son accident, à sa femme mais aussi à ses collègues. « Je ne le laisse pas partir pour moi, je le laisse partir pour lui », confiait-elle. Un avis partagé par une partie de sa famille. Mais ses parents en revanche, évoquent une « mise à mort » de leur fils, et se rapprochent des réseaux catholiques radicaux. Les conseils de famille n’ont pas permis aux proches de trouver un compromis. Les juges décideront donc demain de laisser vivre, ou au contraire, de laisser mourir Vincent Lambert.
Une loi et des « conditions strictes »
Interrogé lors de sa conférence de presse sur le sujet de la fin de vie, le président de la République a demandé une loi permettant à une personne atteinte d’une maladie incurable de « terminer sa vie en dignité », par le biais d’une assistance médicalisée. Une promesse de campagne de François Hollande. Mais le chemin vers une législation est long et litigieux. La ministre de la Santé Marisol Touraine avait annoncé, en décembre, une concertation gouvernementale pour réformer la loi Leonetti de 2005. Le Parlement pourrait être saisi avant la fin de l’année.
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