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Restos du Cœur : record de fréquentation attendu dans les centres d’accueil

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Eric delcroix - flickr


Les centres d’accueil resteront ouverts jusqu’à fin mars. Le président de l’association, Olivier Berthe, a la « quasi-certitude » que le seuil du million de bénéficiaires sera atteint cette année. Trouver de nouveaux financements est donc la priorité.

Créés par Coluche en 1985 pour ne pas durer, les Restos du Cœur débutent aujourd’hui leur 29ème campagne hivernale. Elle s’annonce difficile pour l’association qui doit faire face à l’augmentation du nombre des bénéficiaires d’un côté, et à la baisse des aides européennes de l’autre. Les 2 070 centres d’accueil devraient dépasser la barre symbolique du million de personnes aidées. L’hiver dernier, près de 960 000 individus ont bénéficié des actions de l’association et 130 millions de repas ont été servis. Les chiffres devraient à nouveau battre des records pour 2013-2014.

Situation socio-économique difficile

Le président de l’association, Olivier Berthe explique ce malheureux record par une situation économique qui ne s’améliore pas, rappelant que 57% des bénéficiaires sont au chômage. « Ils viennent un an, un an et demi après avoir perdu leur emploi, quand les allocations chômage sont en baisse. La reprise économique n’étant pas là, cette tendance, on va la vivre encore deux ou trois ans. »
 

Les Restos du Cœur devront également faire face à une probable baisse des aides publiques, notamment celles de l’Union européenne. « A fin novembre, nous n’avons toujours pas officiellement l’annonce du budget européen qu’on nous donnera en 2014. Mais on nous annonce officieusement autour de 70 millions d’euros (à répartir entre les Restos du Cœur, les Banques alimentaires, le Secours populaire et la Croix-Rouge), en baisse de 10% par rapport aux aides antérieures », se désole Olivier Berthe.

Inciter la filière agricole

L’association comptera donc plus que jamais sur la générosité du public. Les dons de particuliers et les ventes des CD et DVD des Enfoirés représentant 70% du budget. Pour le moment, les dons sont « toujours en hausse », mais « un jour ce ne sera plus le cas », s’inquiète le président. Afin de recevoir de plus en plus de produits, l’association souhaite défiscaliser les dons agricoles pour inciter les exploitants à aider l’association. Olivier Berthe réclame le vote « d’une loi qui permette de mettre en place une incitation fiscale à la filière agricole, d’élargir à ce secteur la loi Coluche » accordant une réduction d’impôt aux particuliers lorsqu’ils font un don.
 

La lutte contre le gaspillage sera toujours au cœur des préoccupations. L’association souhaite augmenter les collectes de produits proches de la date de péremption, qui représente aujourd’hui un quart de la distribution. Pour cela une collaboration avec les grandes surfaces, les entreprises de l’agro-alimentaire et les marchés est essentielle. Sur ce sujet, le président rappelle que « cela ne se fait jamais au détriment des règles de sécurité et d’hygiène. »