Accueil |  Qui sommes-nous |  Contact


Fermeture des centres éducatifs, ou comment François Hollande a dû renoncer à sa promesse

Publié le  Par Roxane Bayle

Crédit image © Benjamin Boccas


C'était une promesse de campagne du candidat François Hollande: doubler le nombre des centres éducatifs fermés. Pourtant, ils sont fragilisés par des contrôles mettant en évidence le non-respect des droits fondamentaux et remettant en cause leur efficacité.

Les centres éducatifs fermés (ou CEF), créés en 2002, sont des structures à l'intention des mineurs délinquants récidivistes, âgés de 12 à 16 ans. En 2012, François Hollande, alors candidat à la présidentielle, proposait d'en doubler le nombre. Son gouvernement y a finalement renoncé, annonçant simplement l'ouverture de deux nouveaux centres par an.

Aujourd'hui, le contrôleur Jean-Marie Delarue s'inquiète de deux de ces centres: le premier pour des manquements dans son fonctionnement, en particulier éducatif, le second pour sa situation géographique: "Nous avons été frappés par l'ampleur de l'atteinte aux droits fondamentaux" indique-t-il. "On va dire, ce sont des enfants en rupture de ban, mais ce sont d'abord des enfants. Des personnes en devenir, pour qui on peut encore changer les choses." ajoute-t-il.

Le contrôleur met en évidence des centres peu efficaces, au personnel non qualifié et parfois dépassé: "On colle les enfants dans un centre fermé, loin de leur famille et de leur environnement, et… on improvise. Tous les matins, on se gratte la tête pour savoir ce qu'on va faire faire aux enfants." dit-il à propos du centre de Pionsat, ouvert depuis 2010, et qui accueille une dizaine de pensionnaires. Le centre a dû attendre jusqu'au 3 octobre, soit après la rentrée scolaire, pour qu'un enseignant qualifié soit affecté au centre.

A Hendaye, la situation serait encore pire: le seul moyen d'accéder à ce centre, qui se fait en traversant deux voies ferrées très fréquentées, pose des problèmes de sécurité, en particulier quand on sait que beaucoup d'enfants n'hésitent pas à fuguer de ces centres: "Les gamins traversent seuls les voies. Est-ce bien judicieux ? C'est mettre en péril de façon grave et immédiate la sécurité des enfants." s'inquiète Jean-Marie Delarue. Dans son rapport, il demande le déplacement définitif du centre "vers un autre lieu compatible avec la sécurité et la santé des enfants accueillis".

Il y a trois ans, Mr Delarue avait remis en cause l'efficacité de ces centres, en particulier dans quatre d'entre eux où des éducateurs manquaient de formation et n'hésitaient pas à recourir à la violence physique contre les enfants.