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Une de Minute : Taubira soutenue, une enquête est ouverte

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Parti socialiste - flickr


Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour injure publique à caractère racial. Visée, la Une de Minute indigne l’ensemble de la classe politique. Hommes et femmes de tous bords soutiennent la Garde des Sceaux.

« Hebdomadaire politiquement incorrect. » La Une du dernier numéro de Minute a assurément satisfait l’adage du magazine. Sauf que le gouvernement ne compte pas laisser cette première page « révoltante » impunie. Le Premier ministre Jean Marc Ayrault a saisi le procureur de la République pour empêcher la diffusion de l’hebdomadaire d’extrême droite. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour injure publique à caractère racial. « Nous ne pouvons pas laisser passer cela », avait annoncé le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls.


Sur la première page du magazine, on peut y voir la ministre de la Justice Christiane Taubira associée au titre « Maligne comme un singe. Taubira retrouve la banane. » A l’intérieur, un long article revient sur les attaques racistes qu’a subies récemment la ministre. Des faits qualifiés de « non-évènements » par le rédacteur. SOS Racisme a annoncé son dépôt de plainte. Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) lui a emboîté le pas.


Le gouvernement cherche à faire retirer ce numéro des kiosques. Sauf que cela est juridiquement très difficile. Les juges peuvent en effet interdire la vente d’un magazine pour atteinte à la dignité humaine. Mais, au nom de la liberté de la presse, ils choisissent très souvent de leur infliger des condamnations pénales. Le ministre de l’Intérieur peut aussi faire retirer des kiosques toute publication présentant un danger pour la jeunesse, en raison de contenus incitant à la discrimination ou à la haine contre une personne ou portant atteinte à la dignité humaine, notamment. La vente par correspondance resterait possible.


Harlem Désir, Jean Luc Mélenchon, Alain Juppé, Jean-François Copé ou encore Marine Le Pen. Tous condamnent les propos du magazine, parlant « d’abjection » ou de « viols des principes fondamentaux de la République. » De son côté, l’hebdomadaire assume. L’un de ses journalistes, resté anonyme, mais interrogé par Le Monde, s’est félicité de sa Une « rigolote » et a justifié le choix de la rédaction. « On voulait un truc qui buzze, on en a fait un. C’est un beau coup de pub. » Pas sûr que ce choix soit le plus malin…