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Affaire Bettencourt : le juge Gentil pourrait être dessaisi du dossier

Publié le  Par Gaspar S.

Crédit image © HTO3 - flickr


Selon des révélations du journal ''Le Parisien'', le juge Gentil, qui avait mis Nicolas Sarkozy en examen, serait un proche d'un des experts qui a déterminé la faiblesse psychologique de Liliane Bettencourt.

Sera-ce un tournant dans l'affaire Bettencourt ? En tout cas, le juge Gentil vacille après les éléments révélés ce 30 mai. Un médecin qui aurait eu un rôle important dans l'expertise réalisée sur Liliane Bettencourt – pour diagnostiquer son état de faiblesse lors d'éventuels dons en liquide pour la campagne de Nicolas Sarkozy – serait une proche du juge qui avait mis en examen l'ancien président.

 

Cette information fragilise le juge d'instruction bordelais qui avait déjà été très critiqué par des membres de l'UMP pour la qualification d'abus de faiblesse des faits reprochés à Nicolas Sarkozy lors de sa mise en examen.

 

Ainsi, les avocats des mis en examen dénoncent ce 30 mai, «un conflit d'intérêt manifeste». Dans un communiqué, les avocats demande au procureur de Bordeaux «de tirer toutes les conséquences de ces atteintes aux droits de la défense et au droit au procès équitable qui a entravé la manifestation de la vérité».

 

Témoin de mariage

 

Selon «Le Parisien», l'experte Sophie Gromb aurait été témoin au mariage du juge Gentil avec une autre magistrate bordelaise, en 2007, en Gironde. Or, cette experte avait été nommée par le juge lui-même pour se prononcer sur la santé psychologique de Liliane Bettencourt. L'expertise avait eu lieu en juin 2007 et avait abouti à une déclaration de situation de faiblesse.

 

La médecin et le juge auraient passé plus d'une demi-heure seuls avec Liliane Bettencourt avant que les quatre autres experts ne les rejoignent. Le diagnostic de l'expertise avait déjà été contesté par les avocats de la défense.

 

L'information a été publiée alors que la cour d'appel de Bordeaux doit examiner dans une semaine les demandes de nullité de la procédure posées par les défenses de Nicolas Sarkozy, d'Eric Woerth, Patrick de Maistre et François-Marie Banier, Stéphane Courbit et Pascal Wilhelm.

 

L'avocat de Patrice de Maistre, Me Pierre Haïk, a assuré auprès de l’AFP que «cette information, si elle devait être avérée, serait gravissime, surtout de la part d’un juge toujours très précautionneux sur les conflits d’intérêt».