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Prothèses PIP : ouverture d'un procès hors normes

Publié le  Par Gaspar S.

Crédit image © Photo marcovdz via Flickr


Le procès des prothèses PIP durera un mois. Dans le box des accusés, Jean-Claude Mas et quatre autres prévenus. Le fondateur de la société Poly Implants Protheses, soupçonné de tromperie aggravée et d'escroquerie, est pour la première fois confronté aux plaignantes.

C'est un procès attendu et hors normes qui s'ouvre aujourd'hui. Pour l'occasion, un hall du parc des expositions de Marseille a été réquisitionné. Le prétoire ainsi que d'autres salles du procès occuperont un surface de près de 5 000 m². Une telle installation a coûté 800 000 euros. Les plaignantes sont nombreuses, plus de 5 250. 700 seront présentes au procès. Beaucoup d'entre elles sont françaises. Le procès doit se tenir jusqu'au 17 mai. Il s'agira pour le tribunal correctionnel d'étudier de près les pratiques de Poly Implants Protheses (PIP). L'enquête a révélé que PIP avait rempli ses prothèses mammaires d'un gel de silicone non autorisé. La société, mise en liquidation judiciaire en mars 2010 après une alerte de l'Agence des produits médicaux (APM), avait déjoué les contrôles de TUV – un organisme de normalisation allemand. En conséquence, des centaines de femmes avaient dû subir des opérations de chirurgie réparatrice après des fuites de leurs prothèses. 64 cas de cancer du sein chez des porteuses de prothèses PIP ont été déclarés. Les décès de deux femmes pourraient être imputés à leurs implants.

 

Un procès qui aurait pu être déplacé

 

Pour la première fois, les dirigeants de PIP seront confrontés à leurs accusatrices. Au cœur du procès, Jean-Claude Mas, 73 ans. Il est le fondateur de la société. Décrit comme mégalomane et autoritaire, cet autodidacte a un parcours atypique. Il fonde Poly Implant Protheses en 1991. En 2005, déjà, l'entreprise est dénoncée à l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Reste à déterminer la responsabilité de chacun des membres de la direction de PIP. Claude Couty, bras droit de Jean-Claude Mas, Loïc Gossart, directeur technique, Thierry Brinon, directeur des produits et Hannelore Font, directrice de la qualité, font partie des cinq prévenus. Certains d'entre eux avaient soupçonné le tribunal correctionnel de Marseille d'impartialité. Ils avaient saisi la Cour de cassation pour faire déplacer le procès. Mais celui-ci aura bien lieu dans les Bouches-du-Rhônes. Les prévenus encourent cinq de prisons. Mais ils sont insolvables. Les victimes risquent de ne pas être indemnisées.