Petroplus : les offres de reprise rejetées
Publié le Par Patrick Béguier
Il restait deux repreneurs pour la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne. Mardi, le tribunal de commerce de Rouen a rejeté leurs offres.
Le plus mauvais des scénarios imaginables !
En milieu de matinée, le président du repreneur libyen, Murzuq Oil, a quitté le tribunal à l'issue de son audition en marquant sa profonde déception devant le refus qui lui a été signifié. Mabrouck Jomode Elie Getty a rappelé qu'il cherchait une raffinerie en Europe et que, désormais, il tournerait ses regards vers l'Allemagne.
Ne restait plus donc en lice que le Panaméen NetOil qui, lui, contrairement au Libyen qui s'était manifesté tardivement, était candidat à la reprise depuis juillet 2012. Son opiniâtreté n' pas été récompensée pour autant et en début d'après-midi, le tribunal a rejeté son offre après une courte délibération.
La raffinerie de Petit-Couronne, qui avait déposé le bilan il y a un peu plus d'un an, se retrouve orpheline malgré une capacité de distillation de 150 000 barils/jour. On savait le sauvetage difficile : le site avait un problème de rentabilité dans un marché où la concurrence des produits importés est très forte. Jusqu'au bout, les acteurs politiques et économiques ont voulu lui donner sa chance, le tribunal ayant repoussé à huit reprises la date limite de dépôt des offres.
Les ouvriers de Petroplus (200 personnes environ étaient rassemblées mardi matin devant le tribunal de commerce de Rouen) vont trouver la pilule amère, eux qui avaient demandé qu'on prenne en considération les dossiers présentés par le Luxembourgeois GTSA et le Hongkongais Oceanmed Seasky System Limited.
Des salariés ont crié "Nationalisation !" lorsqu'ils ont appris la nouvelle, mais ils ne se font plus guère d'illusions. La procédure de licenciement collectif va être lancée dans les jours qui viennent. Sur les 470 salariés de Petroplus, une centaine devrait bénéficier de mesures de reclassement dans l'industrie pétrolière… française.