PSA supprime 8000 emplois et ferme le site d’Aulnay sous Bois
Publié le Par Julie Catroux
Peugeot Citroën a annoncé ce matin son intention de supprimer 8000 postes sur les sites français et de fermer le site de production d’Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis en 2014. En cause ? La dégradation du marché automobile européen.
L’annonce tant redoutée des dirigeants de PSA est tombée ce matin. L’entreprise de construction automobile annonce la suppression de 8000 emplois sur l’ensemble des sites de production français et la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis en 2014 qui représente 3000 emplois. PSA compte également supprimer 3600 emplois d’administration, de structure, de recherche et de développement par le biais de départs volontaires. L’entreprise de Seine-Saint-Denis est l’un des plus importants employeurs du département. Cette fermeture risque d’avoir de graves conséquences économiques et des répercussions sur le taux de chômage qui est déjà élevé. 1400 emplois seront aussi supprimés dans l’usine de Rennes en Ille-et-Vilaine.
Toutefois, pour le site de Seine-Saint-Denis, l’entreprise a affirmé dans un communiqué qu’elle « s'engageait à proposer une solution à son problème d'emploi à chaque salarié d'Aulnay ». 1500 reclassements devraient avoir lieu « essentiellement à Poissy » et 1500 salariés « se verraient proposer des postes dans le bassin d'emploi d'Aulnay grâce aux actions de reclassement externe ».
Cette suppression massive de postes était malheureusement prévisible. L’entreprise subit une mauvaise passe sans précédent. Dans les années 80, PSA avait déjà traversé une période sombre mais elle avait pu relever la tête grâce aux ventes de la Peugeot 205 qui fut un réel succès. Mais cette année, la 208, lancée en avril ne semble pas avoir le même impact. Souffrant d’une chute des ventes d’automobiles en Europe de 15,2% au premier semestre, PSA doit également faire face à la baisse de plus d’un tiers du titre (en bourse), alors que celui-ci avait déjà dégringolé de 60% l’année précédente. Afin de faire face à la crise que traverse l’entreprise, PSA a du s’allier au géant américain General Motors en février.
Le ministre de l’économie, Pierre Moscovici a annoncé dimanche que l’Etat n’abandonnerait pas l’industrie automobile. « Nous avons confiance en PSA et nous trouverons les solutions les plus équilibrées et en même temps respectueuses de l'emploi » a t-il souligné. A l’instar du ministre de l’économie, le ministre du travail, Michel Sapin a assuré que « l’Etat serait présent » et a demandé à « Peugeot qu'il y ait un vrai dialogue social, une vraie transparence ». « Nous ne considérerons pas que ce qui sera annoncé demain par Peugeot est définitif. Cela devra bouger, cela devra évoluer, d'abord par la négociation entre les partenaires sociaux ».
En Seine-Saint-Denis, l’heure est à l’inquiétude. « Ce serait un drame humain » s’inquiétait Claude Bartolone, président PS su conseil général et de l’Assemblée nationale. " Un expert sera mandaté par l’Etat pour examiner la situation de PSA. L'État va regarder comment a été menée la stratégie de l'entreprise et ce qui doit être exigé dans l'intérêt des salariés», a indiqué la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine sur Europe 1. «Cette étude va durer 15 jours". Le compte rendu de l'expertise devrait être connu à la fin du mois.