Affaire Merah : interrogations sur ses liens avec les services du renseignement français
Publié le Par Julie Catroux
Nouveau rebondissement dans l’affaire Mohamed Merah. Celui-ci aurait pu être manipulé par les services secrets français selon l’avocate du "tueur au scooter".
L’avocate algérienne du père de Mohamed Merha qui vient de porter plainte pour meurtre contre X, assure que les deux vidéos qu’elle a en sa possession prouveraient que le jeune tueur a été manipulé. Ces enregistrements, que réclame la justice française, auraient été réalisés par Mohamed Merah lui-même puis envoyés à son père, au moment où la police assiégeait son appartement. Ces vidéos ont été citées à l’appui de la plainte pour meurtre déposée par les avocats du père.
Le quotidien algérien Echourouk a publié aujourd’hui une traduction en arabe des conversations présumées entre la police et Mohamed Merah lors de l’assaut. Cette transcription a été authentifiée par Me Coutant-Peyre, l’avocate française qui accompagne l’avocate algérienne. Le « tueur au scooter » aurait découvert pendant ce siège que celui qu’il croyait être son ami n’était en réalité qu’une « taupe » c’est à dire un agent des services secrets. Ce dernier l’aurait encouragé notamment à se rendre en Irak, en Syrie et au Pakistan.
La Direction centrale du renseignement intérieur n’a pas souhaité s’exprimer sur ces enregistrements. Ces suppositions de liens entre le tueur et les renseignements ont été révélées au lendemain de la mort de Mohamed Merah. Celui-ci aurait des contacts avec un agent de la DCRI de Toulouse en novembre 2011 après des voyages en Afghanistan et au Pakistan. Alors que des soupçons planaient sur un éventuel rôle d’indicateur, Bernard Squarcini, ancien chef de la DCRI avait démenti cette rumeur. Toutefois, une source policière a déclaré hier que « Merah a pu être traité directement de Paris par un agent de la DCRI car localement ce n'était pas possible avec six agents travaillant sur une trentaine d’objectifs». Cet agent a «effectué des séjours à Toulouse dans cet esprit», selon elle, ce «qui ne veut pas dire que Merah a été un indicateur» indique Libération.