La suspension des allocations familiales pour absentéisme ne marche pas.
Publié le Par Jennifer Declémy
Un premier bilan a été fait d'une mesure emblématique du quinquennat Sarkozy, et faute est de constater que son effet positif est inexistant jusqu'à présent.
Mesure emblématique adoptée sous l’impulsion du député UMP Eric Ciotti en 2010, la suspension des allocations familiales pour absentéisme n’a concerné pour le moment que plusieurs centaines de familles en France. A l’instar de la loi sur la burqa qui a pénalisé en 2011 300 femmes, cette loi donc, qui a fait couler beaucoup d’encre et marqué la droitisation de la fin de quinquennat de Nicolas Sarkozy, fut surtout un symbole plus qu’autre chose.
A l’époque, la droite avait justifié l’adoption de cette loi, longtemps réclamée, par l’absentéisme répété de plusieurs milliers d’enfants qu’il fallait donc inciter, par la force financière, à retourner sur les bancs de l’école, tout en incitant les parents à mieux se faire obéir de leurs enfants.
Selon le Parisien, le premier bilan de cette loi dressé par la caisse nationale des allocations familiales est plutôt mauvais. Ainsi « seuls 472 allocataires ont vu une part de versement de leurs allocations suspendue », un chiffre très faible au regard des 300 000 décrocheurs du système scolaire actuel. De plus, les familles avec un seul enfant, et qui ne perçoive donc pas d’allocation familiale, ne sont pas concernées par cette disposition. Une disposition qui semble donc injuste pour beaucoup, et les chefs d’établissement ont d’ailleurs fait part de leurs réticences dans la mesure où frapper les familles au portefeuille, quand elles ont déjà tant de difficultés à payer les factures. Quand elle a été mise en place, les socialistes avaient promis d’abroger cette loi. Beaucoup attendent donc que François Hollande tienne cet engagement.