Les français sont de plus en plus intolérants.

 

Contrairement aux éléments de langage ressassés par l’UMP, la France ne serait pas ce magnifique pays de tolérance tant proclamé depuis le drame de Toulouse. Un rapport récent de la commission nationale consultative des droits de l’homme explique en effet que si le nombre d’actes racistes ou xénophobes est en recul, en revanche le sentiment d’intolérance est en forte progression lui.

Par rapport à 2010, on constate environ 7% de moins d’actes/menaces racistes, mais 48% des sondés pensent que l’immigration est la principale cause de l’insécurité en France, contre 44% l’an passé. Un constat que les responsables de cette étude ont du mal à expliquer.

Les actes racistes se trouvent surtout en Ile-de-France, en PACA et dans le Rhône-Alpes, soit trois régions où le FN est très bien implanté. Mais le recul des actes racistes ou xénophobes s’explique surtout par une diminution du nombre d’actes antisémites recensés (-16,5%). En revanche le nombre d’atteintes aux personnes en raison de leur confession musulmane lui a augmenté de 33,6% et les sondeurs expliquent que « la figure de l’étranger et du musulman vient cristalliser un certain nombre de craintes. C’est là que s’articule le lien entre immigration et insécurité ».

C’est aussi et surtout le constat de l’intolérance grandissant de la société française qui inquiète la commission qui remarque que « on assistait depuis 2005 à un recul des préjugés. La tendance s’est inversée en 2010. On avait expliqué ce phénomène par la crise économique, le chômage…Des facteurs qui ont tendance à favoriser un racisme de protection contre une menace supposée venant de l’extérieur ». Mais aujourd’hui, on explique surtout cette montée de l’intolérance par l’atmosphère détestable qui règne en France depuis deux ans : discours de Grenoble et stigmatisation des Roms, affaire de la burqa, discours sur l’identité nationale et montée de Marine Le Pen sont autant de facteurs favorables à cette intolérance grandissante.

Plus graves encore, d’autres chiffres viennent attester de ce phénomène : 7% des sondés s’affichent racistes et fiers de l’être, 77% des français pensent que les Roms sont « un groupe à part », 31% que « les enfants d’immigrés nés en France ne sont pas vraiment français », 70% que « de nombreux immigrés viennent en France uniquement pour profiter de la protection sociale » et 55% « qu’en France on ne se sent plus chez soi comme avant ». Des constats qui effraient, et qui pourraient être instrumentalisés par certains candidats trois semaines avant le premier tour.