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Il n'y aura pas de procès contre l'abbé Pierre

Publié le  Par Fabrice Bluszez

Crédit image © dr


Les accusations portées contre l'abbé Pierre, fondateur d'Emmaüs et grande figure du combat chrétien contre la pauvreté, resteront des allégations. Il n'y aura pas de procès : il est mort en 2007.

C'était évident : on ne juge pas un mort. Une fois un accusé décédé, "l'action publique s'éteint". Ce que tous les juristes savent. Ce qui n'a pas empêché une campagne de presse soutenue par l'Eglise elle-même. Ce ne sont donc plus des "accusations" mais des "allégations" que personne ne pourra prouver en justice. Le parquet, cité par FranceInfo, est très clair...

 

"L'action publique est éteinte par le décès du mis en cause en 2007 en ce qui le concernait personnellement, et prescrite en ce qui aurait éventuellement pu concerner des non-dénonciations de faits".  

 

Il y aurait donc 57 témoignages de victimes, "certaines mineures au moment des faits", rapporte Le Parisien. Hélas, ces déclarations arrivent depuis juillet 24. Plus de 15 ans après la mort de l'auteur présumé. On trouvera quelques détails dans un autre article du Parisien, daté du 13 janvier.
 

Peut-on au moins juger ceux qui savaient et ont laissé faire ? Non plus, dit la justice. Il s'agit d'un délit prescrit : la prescription de la non-dénonciation, même s'agissant d'enfants mineurs et d'atteintes sexuelles, ne saurait dépasser six ans.

 

L'affaire abbé Pierre est donc close et l'abbé innocent. C'est la loi. Ce qui n'empêchera pas l'Eglise, fondée sur le travail d'enquête du cabinet Egaé de dire, par la voix de la Conférence des évêques, sa "proximité" avec les victimes. On ne sait pas si c'est de l'humour...

 

Changement de nom

 

La "Fondation Abbé-Pierre" est devenue fin janvier la "Fondation pour le logement des défavorisés"... On a donc choisi d'effacer le nom du fondateur. Son rapport annuel, paru le mardi 4 février, donne le chiffre de 350.000 personnes sans domicile fixe. Le collectif Morts de la rue dénombre 753 personnes décédées à cause de la rue en 2024, cite Le Parisien.