La Provence : sont-ce les dealers qui causent ?

C'était tout juste après la visite du président de la République, Emmanuel Macron, à Marseille... Il était venu y parler de l'opération "Place nette" visant à éradiquer la vente de drogue en faisant reprendre par les forces de l'ordre le terrain cédé aux dealers. Visite de cité, conférence de presse, de nombreuses images pour créer un "choc", suivi, ce lundi par l'annonce d'une extension de "Place nette" à d'autres villes.

 

À Marseille et dans d’autres villes de France, c’est une opération sans précédent que nous avons lancée pour porter un coup d’arrêt aux trafics de drogues, assurer l’ordre républicain, faire « place nette ». pic.twitter.com/hnmI8NYhS5

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 19, 2024

 

Jeudi matin, le chef de l'Etat étant rentré à Paris, le quotidien local titrait sur cette phrase : "Il est parti et nous, on est toujours là..." Qui parle ? On pense bien sûr aux dealers, cible de l'opération "Place nette". Comprendre : le trafic a repris normalement après le passage de l'ouragan médiatique et républicain. En lisant l'article dans les pages intérieures, on comprend que c'est un habitant qui parle. 

 

Ingérence ?

 

Ce ne fut pas l'avis de la direction du journal qui, le vendredi, a mis a pied le rédacteur en chef, Aurélien Viers. Aussitôt, grève des journalistes et pas de parution samedi, dimanche et ce lundi matin. Une protestation, au-delà de la direction générale, contre le propriétaire, le groupe CMA-CGM, appartenant, précise France Info, au milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé, accusé d'ingérence dans la ligne éditoriale. Pour qu'on ne critique pas le Président Macron ?

 

Ce lundi, Gabriel d'Arcourt, directeur général, annonce le rétablissement du rédacteur en chef dans ses fonctions. Le journal devrait reprendre sa parution.