Liberté : la tentation du traçage des citoyens
Publié le Par Fabrice Bluszez
Le débat commence sur l'application StopCovid proposée par le gouvernement pour tracer les citoyens positifs au covid-19...
Le débat aura lieu mardi 28 avril à l'Assemlée nationale, avec 75 députés seulement, et ils n'auront qu'un rôle consultatif. L'application StopCovid permettrait via Bluetooth d'enregistrer les rencontres entre les personnes et donc d'alerter en cas de contact de plus de 15 minutes avec une personne testée positive au coronavirus. Objectif : tester les nouveaux contaminés (ou pas) et repérer la chaîne de contamination. Voici le schéma proposé par Le Parisien...
L'objectif médical est louable. Au plan des libertés publiques, c'est un pas de plus vers une société du contrôle permanent et une atteinte à la liberté d'aller et venir, bref, à la liberté tout court, au nom de la sécurité, comme toujours.
Du côté des organisateurs de l'Inria qui est chargé en Frace de mettre en place StopCovid, on assure, note MyDataCompany que l'application utilise le Bluetooth mais pas la géolocalisation et des identifiants éphémères, pas des identités (au passage, les PC aussi utilisent une adresse IP, pas votre nom et votre adresse). Le serveur « pourrait être géré par une autorité de santé », précise-t-on. Environ 80% des gens l'utiliserait, selon un sondage rapporté par OSF.
L'exemple belge
En Belgique aussi, on s'inquiète de l'après-confinement. Deux informations alarmantes...
La Belgique va recruter 2.000 enquêteurs pour « identifier les citoyens potentiellement contaminés », selon le journal LeSoir.
La Wallonie a besoin de 600 enquêteurs, Bruxelles de 200 et la Flandre de 1.200. « Il s’agit d’un nombre important de personnes, mais heureusement, la formation n’est pas très difficile. Quelques heures de cours peuvent suffire », a expliqué à L’Echo une source proche du dossier. L’utilisation d’une application pour smartphone, de traçage des contacts, sera envisagée dans un second temps, en complément du traçage par contact humain, selon Wouter Beke (ndlr : ministre de la Santé). »
Deuxième innovation : un patch transmettant les données des personnes contaminées. L'intention est louable : le patch de 15 cm transmet directement à l'hôpital le pouls, la température et d'autres données vitales. La Libre Belgique cite les concepteurs...
« Un professionnel des soins de santé... fait alors une première analyse, fournit les premiers conseils en fonction des données enregistrées et de comment le patient se sent, et peut diriger ce dernier vers l'hôpital. Le bracelet indique en outre l'endroit où se trouve le patient, ce qui est intéressant pour un suivi à l'hôpital ou en maison de repos... Nous pourrions équiper 1.000 patients avec ce système d'ici octobre, période à laquelle on peut s'attendre à un nouveau pic possible du virus . »