Migrants : l'aide médicale au compte-gouttes
Publié le Par Fabrice Bluszez
Parmi les mesures sur l'immigration annoncées ce mercredi 6 novembre : un délai de trois mois avant d'obtenir l'aide médicale d'Etat pour les demandeurs d'asile.
A l'issue du Conseil des ministres de ce mercredi, le gouvernement devrait annoncer une série de mesures sur l'immigration, signale FranceInfo. La première dévoilée est l'apparition d'un délai de trois avant d'obtenir l'aide médicale, si on est demandeur d'asile. Jusque là, c'était dès la demande. Il y a eu 109.000 demandes en 2018 selon la Cimade (en hausse de 12,6% par rapport à 2017). Selon l'Office français de protection des réfugiés et apatride (Ofpra), il y en aurait eu 122.743 en 2018, en hausse de 22%.
La raison la plus urgente est l'afflux de Géorgiens (+80%) et Albanais (+30%), en famille, ensuite déboutés de leur demande dans 90% des cas, selon La Croix. Le délai de réponse, qui devait être raccourci, est encore d'un an environ.
Plusieurs associations s'y opposent et ont signé un appel. Parmi elles : Emmaus Solidarité, la Ligue des droits de l'Homme, le Mrap, Sida Info service, le GISTI, Act Up, SOS Hépatites...
« ...Ces personnes sont déjà confrontées à des multiples barrières pour accéder à leurs droits et aux soins. Porter atteinte à leur couverture santé, que ce soit par la mise en place d’un délai à l’entrée, ou en restreignant le maintien de droit à la fin d’un titre de séjour, c’est pousser les personnes vers une prise en charge encore plus tardive ou plus restreinte, et donc dans une situation dangereuse pour elles, et pour leur entourage en cas de maladies transmissible ou contagieuse. Cela aurait également des conséquences majeures sur les soignants de ville ou hospitaliers, pourtant déjà en souffrance, ainsi que sur les finances hospitalières déjà fragilisées... »