Décès à Lariboisière : le cri d’alarme de Patrick Pelloux
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Après le décès d’une femme à l’hôpital Lariboisière, les urgentistes s’alarment.
Mardi matin, à l’hôpital Lariboisière (Xe arrondissement), une femme d’une cinquantaine d’années a été retrouvée sans vie sur un brancard du service des urgences. Selon les premières constatations, elle était arrivée la veille au soir peu avant 19 heures se plaignant de maux de tête (céphalées) et de fièvre. Elle s’était rendue à l’hôpital parce que ne parvenant pas à trouver un médecin en ville en mesure de la recevoir… C’est une infirmière qui l’a accueillie, a précisé un responsable de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris). Toujours selon ce porte-parole, cette femme aurait été appelée dans la nuit mais sans réponse. Était-elle partie ou était-elle dans le coma ou déjà décédée .
300 passages par jour
Patrick Pelloux, urgentiste et syndicaliste de l’association des médecins urgentistes de France (AMUF) a réagi à cet événement dramatique. Interrogé en exclusivité par le parisien.fr, il a crié sa colère. Tout en précisant que 300 passages sont enregistrés chaque jour aux urgences de Lariboisière et qu’il est déceler qu’un cas est grave ou non, le médecin a surtout déclaré que « le système des urgences est en train de craquer » et qu’il faut une « réforme réorganisationelle très rapide » compte-tenu du nombre de passsages aux urgences en France de l’ordre de 21 millions. Le médecin urgentiste va encore plus en dénonçant la lenteur du ministère d’Agnès Buzyn. « Elle ne semble faire confiance qu’au discours des grands chefs de service, mais c’est tout le système qui craque », conclut-il à nos confrères en demandant encore plus de moyens pour éviter que d’autres drames de ce genre se produisent.
« C’est encore un témoignage de cette surcharge qui est devenue insupportable dans les services d’urgence », a pour sa part déclaré au micro de Marc-Olivier Fogiel, sur RTL, François Braun, président du Samu-Urgences de France.
Deux enquêtes ont été ouvertes : l’une en interne, l’autre par le parquet de Paris.