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Logement : de plus en plus mal logés

Publié le  Par Un Contributeur

Crédit image © flickr - Ernest Morales


Le mal-logement s'accentue. La Fondation Abbé Pierre signale que si 141 500 personnes sont à la rue, 15 millions sont logées dans des conditions difficiles.

Le rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre a été publié jeudi 28 janvier. Il expose une fois de plus la charge importante prise par le logement dans le budget des ménages. Et les difficultés rencontrées par les victimes de la crise.
 

PARTIR. Le pire des cas : vivre dans la rue. Ils sont 141 500 vivant "à la rue", dans un abri de fortune (85 000), un hôtel (25 000) ou un centre d'hébergement. De 2001 à 2012, leur nombre a augmenté de 50%.
 

PARTAGER. Environ 643 000 personnes sont logées chez des tiers, de façon contrainte. Environ 339 000 jeunes sont revenus chez leurs parents après 25 ans et 153 000 ne les ont pas quittés. Près de 69 000 personnes de 17 à 59 ans vivent chez des gens avec qui elles n'ont aucun lien direct. Même souci pour des personnes âgées de 60 ans et plus : 83 000 sont hébergés chez des tiers avec qui elles n'ont aucun lien direct. Les revenus modestes ont trouvé une solution dans la colocation. L'habitat partagé apparaît comme un choix mais souvent, il est contraint, lui aussi.
 

RESTER. Malgré de mauvaises conditions de logement ou écrasés par un loyer trop élevé pour leur budget, ils ont choisi de rester là où ils sont. Ceux-là sont 2 879 000.


Plus de 2 millions manquent d'eau courante, de WC, de douche, de moyen de chauffage ou de coin cuisine. Le "mal-logement", ce sont aussi des problèmes d'humidité, de moisissures, d'installation électrique dangereuse ou de mauvaise isolation.


Pour 934 000 personnes,le logement est trop petit : il manque une pièce ou plus au regard du nombre d'habitants. Ceux-là s'entassent véritablement dans un logement trop petit. Pour d'autres, 4 millions de personnes environ, c'est moins grave, mais leur logement ne correspond pas à un mode de vie normal.
 

Environ 1 210 000 personnes sont en situation d'impayé de loyer ou de charges. Le coût du loyer représente une charge de plus de 35% de leurs revenus pour 5,7 millions de personnes, ce qui leur laisse moins de à 65 % du seuil de pauvreté : 650 € par mois. 

Des solutions incomplètes

Face à cela, la construction de logements sociaux piétine. Près de 109 000 ont été construits en 2015 (+2,3% par rapport à 2014), mais encore loin de l'objectif fixé à  150 000 par an, jamais atteint.
 

Les PLAI (prêt Locatif aidé d’intégration) vont aux personnes en situation de grande précarité. Les PLUS (prêt locatif à usage social) sont les HLM traditionnelles. Les PLS (prêt locatif social) sont attribués aux familles dont les revenus sont trop élevés pour accéder aux HLM, mais trop bas pour se loger dans le secteur privé.


La précarité est le souci principal. Le gouvernement a annoncé fin janvier le changement de la procédure d'aide au logement. Un nouveau système de cautionnement des loyers est proposé sous le nom de Visale. Il garantit le paiement du loyer pendant les trois premières années du loyer, pour les salariés précaires.


Sont concernés :

les  personnes en CDD, sous promesse d’embauche, CDI en période d’essai, intérimaires, intermittents, apprentis, contrats aidés les salariés de moins de 30 ans  certains ménages dans le cadre d'une médiation sociale.


Pour savoir si l'on peut en bénéficier, il suffit de se connecter sur le site d'Action Logement qui gère le dispositif.
 

Fabrice Bluszez