Le ministère de l'Intérieur pense à dissoudre la LDJ
Publié le Par Raphaël Didio
Le ministère de l’Intérieur réfléchit quant à la dissolution de la Ligue de défense juive (LDJ), très critiquée depuis les affrontements entre ses membres et des militants pro-palestiniens le 13 juillet dernier près de la synagogue de la rue de la Roquette à Paris.
Depuis les affrontements du 13 juillet dernier aux abords de la synagogue de la rue de la Roquette à Paris (XIe arrondissement), la LDJ était sous le feu des critiques. Habitué à renforcer la protection des synagogues, le groupe était aussi présent le 20 juillet devant celle de Sarcelles (Val-d’Oise) au moment d’une manifestation pro-palestinienne ayant tourné à l’émeute. Résultat, lundi dernier, l’Observatoire contre l’Islamophobie avait demandé la dissolution de la LDJ. Ce jeudi, Libération annonce que la Direction des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l’Intérieur, la DLPAJ, « travaille à temps plein étudier la possibilité d’une interdiction de la LDJ ».
Interrogé sur RMC quant à cette possible dissolution, Roger Cukierman, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a avoué se poser « la question s’il y a eu des organisations pro-palestiniennes, après des incendies dans huit synagogues, qui ont été interdites ». Dans le cas contraire, ce serait « un peu surprenant », a-t-il ajouté, rappelant toutefois que le Crif n’entretient « aucune relation » avec cette « minuscule organisation, d'après ce que je sais, de quelques dizaines de membres, dont nous ne partageons pas l'idéologie et les méthodes ».
La LDJ se défend de tout acte illégal
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a jugé cette organisation « dans l’excès », « dans des actes qui peuvent être répréhensibles et qui doivent être condamnés ». Porte-parole du PS, Olivier Faure a adressé un courrier à Bernard Cazeneuve daté de mercredi dans lequel il s’est dit étonné que la LDJ soit « autorisée en France » et a souhaité « connaître les mesures prises par (le ministère de l'Intérieur) pour prévenir ses actes qui peuvent être violents », rapporte le Lab. Le Parti de gauche a lui réclamé une commission d’enquête sur les violences de la rue de la Roquette en s’interrogeant sur une éventuelle « provocation de la LDJ ».
De son côté, la LDJ s’est défendu de tout acte illégal. Malgré tout, elle s’inspire grandement de la Jewish Defense League, qualifiée de « groupe terroriste » par le FBI en 2001, tout en arborant l’emblème d’un parti nationalise religieux interdit en Israël, le Kach : un poing brandi dans une étoile de David noire sur fond jaune. Certains de ses membres, à l’instar de ceux du Betar, mouvement de jeunes proches de la droite israélienne qui est aussi présent en France, sont formés au krav maga, méthode d’autodéfense d’origine israélienne.