Wissous : recours à l’encontre de la loi contre le port de signes religieux
Publié le Par Raphaël Didio
L’évènement estival « Wissous Plage » est au centre d’une polémique visant le règlement du maire UMP de Wissous (Essonne) qui y interdit le port de signes religieux. Un recours en référé a été déposé par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF).
« Est-on revenu au temps de l'apartheid, où certaines personnes n'ont pas accès aux mêmes lieux, aux mêmes services que les autres ? » s’est interrogé le Collectif contre l’islamophobie (CCIF) au moment de décider le dépôt d’un recours en référé ce vendredi contre la loi du maire UMP de Wissous (Essonne). Richard Trinquier a en effet décidé d’interdire le port de signes religieux sur l’opération estivale Wissous Plage. Le CCIF a qualifié cette situation d'« inacceptable ». Deux femmes voilées ont été en effet empêchées de participer à l’évènement municipal samedi dernier.
L’édile de Wissous a tenté de calmer les tensions ce vendredi, déclarant simplement qu’ « il s'agit d'une mesure d'ordre public ». Il se dit s'être inspiré de la loi de 2004 sur le port du voile en milieu scolaire et péri-scolaire. Pour lui, l'application de ce texte peut s'étendre à l’évènement « Wissous Plage », un Etablissement recevant du public (ERP) et non un lieu public. Le CCIF, accompagné selon lui de « quinze citoyennes engagées », rétorque que les « justifications légales » du maire de Wissous sont « complètement aberrantes » et n'autorisent pas « ce règlement discriminatoire ».
La Ligue des droits de l’homme (LDF) a aussi annoncé dans un communiqué son intention de déposer un référé-liberté à l’encontre de ce règlement devant le tribunal administratif de Versailles. Elle a aussi précisé vouloir saisir le procureur de la République pour discrimination, visant directement le maire au niveau pénal. « Cet incident, particulièrement scandaleux, s'inscrit dans une série d'arrêtés pris par des maires d'extrême-droite et qui, tous, visent à stigmatiser une partie de la population », note également le communiqué. L'audience devant le tribunal de Versailles aura lieu samedi à 10h.