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Des bars parisiens vont boycotter la fête de la musique

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © jpbako - flickr


Pour protester contre la politique nocturne de la Ville, près d’une centaine de bars parisiens ont décidé de ne pas participer à la fête de la musique. Certains envisagent même une fermeture de leur établissement ce soir là.

Une fête de la musique… sans musique. Voilà ce que compte faire une centaine de bars de la capitale ce week-end, excédés par la politique nocturne de plus en plus « répressive » de la mairie de Paris. Alors que, le 21 juin, la municipalité fait volontairement preuve de laxisme en termes de répression contre le tapage nocturne, des patrons de bars veulent boycotter ce jour spécial pour critiquer l’attitude de la municipalité durant le reste de l'année.

Un « sacrifice » pour les patrons

« Il y a un enfumage complet de la mairie, auprès de qui les associations de riverains font la pluie et le beau temps, explique Clément Léon à metronews. Ce jeune homme, désigné maire de la nuit par les Parisiens sur le réseau social Facebook fin 2013 explique que " les fermetures administratives et les sanctions se multiplient ces derniers mois…". Au total, une cinquantaine de bars n’accueilleront pas de groupes de musique, ni même de DJ. D’autres garderont même portes closes. « C’est un sacrifice pour ces patrons, car c’est un soir de fête, très populaire, mais nous voulons être écoutés par la mairie, qui privilégie les associations de riverains », explique-t-il.

Le 11ème, à la tête du mouvement

Habituellement très animée, la rue Jean-Pierre Timbaud, dans le 11ème arrondissement, sera particulièrement calme samedi soir. Et pour cause. L’association « le Village Timbaud », qui regroupe depuis 3 ans des bars, restaurants et commerces de la rue, est à la tête du mouvement de contestation. Là-bas, de nombreux établissements ne seront même pas ouverts et afficheront un rideau noir en signe de deuil. Car selon cette association, la vie nocturne parisienne meurt à petit feu face aux restrictions de plus en plus sévère de la mairie et aux fermetures administratives de plus en plus fréquentes. Aujourd’hui, les liens avec la mairie sont rompus.
 

« Nous avons joué le jeu pendant deux ans, estime Selim Hammoumi, président de l’association Village Timbaud et patron de trois bars dans la capitale, interrogé par l'AFP. Nous avons accepté des sondes mesurant le bruit au dessus de nos cafés, nous avons acheté et accroché des oriflammes disant à nos clients de ne pas faire de bruit, nous avons payé des ‘chuteurs’ chargés de faire baisser le ton quand les fumeurs discutent trop fort, nous avons créé une ‘hotline’, un numéro de téléphone où signaler un tapage, nous avons investi dans du double voire du quadruple vitrage… Et malgré ces efforts, nous avons tous été convoqués fin 2013 à la préfecture, et depuis, les contrôles pleuvent ». Dans un communiqué, relayé par Clément Léon, les établissements parisiens se montrent particulièrement virulents. « Marre de faire les amuseurs publics un soir dans l’année, dépenser de la location de matos et payer des artistes pour amuser le sorteur endimanché, tout ça pour se faire emmerder les 364 jours restants ». Le message est passé.