Paris : la vente aux enchères d'objets nazis est annulée

Passeports, livres, photographies, argenterie ou encore petits meubles auraient dû être proposé au public, le 26 avril prochain, à une vente aux enchères de la maison Vermot de Pas, intitulée "Prises de guerre de la 2e Division Blindée du général Leclerc dans le Berghof de Hitler le 5 mai 1945. " Ces objets ayant donc appartenu au Führer, le caractère moral de cette vente se posait. Certains portent la croix gammée.

Une vente " obscène "

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) avait été le premier à s'offusquer du contenu de cette vente aux enchères : "Faire commerce public de ce type d’objets consiste à leur donner une valeur symbolique malsaine qui s’apparente à du cynisme " selon l'organisation dans un communiqué. Les autres organisations juives avaient fait part de leurs indignations quant à l'objet de cette vente et appelé l'Etat à s'en porter acquéreur. Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme a qualifié cette vente "obscène", n'ayant "rien à voir avec l'art ni avec la culture". Cette association avait demandé aux ministres de l'Intérieur et de la Culture, et au préfet de police de Paris, "d'interdire cette vente et faire saisir les objets".

Interdiction nécessaire " au regard de l’Histoire et de la morale "

Le CRIF a d'abord demandé à la directrice associée de la maison Vermot de Pas, Nathalie Vermot Prat, d'annuler cet évènement avant d'en appeler au ministère de la Culture. Aurélie Filippetti a alors saisi le Conseil des ventes ce matin, "pour qu'il statue sur la validité de la vente", assurant qu'elle ne souhaitait pas que "cette vente ait lieu".

Une indignation entendue par le Conseil des ventes qui a retiré les objets nazis de la vente : "Je me félicite de cette décision, nécessaire au regard de l'Histoire et de la morale" a déclaré la ministre de la Culture à l'AFP.