Hôtel Paris-Opéra : 3 ans de prison ferme pour la responsable de l'incendie
Publié le Par Roxane Bayle
Fatima Tahrour, principale responsable de l'incendie de l'hôtel Paris-Opéra, a été condamnée à trois ans de prison ferme.
Fatima Tahrour a été donc condamnée à 3 ans de prison ferme pour avoir déclenché l'incendie de l'hôtel Paris-Opéra, dans le IX ème arrondissement, qui avait coûté la vie à 24 personnes, au mois d'avril 2005. Le procureur avait requis 3 ans de prison dont un avec sursis lors de sa plaidoirie.
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Agée de 31 ans au moment des faits, elle avait été éconduite par son amant, Nabil Dekali, veilleur de nuit de l'hôtel, qui préférait consommer de l'alcool et de la drogue avec des clients. Elle est partie de l'établissement en jetant ses affaires sur le sol d'une petite chambre aménagée dans la salle des petits-déjeuners, sur lequel se trouvaient des bougies allumés. C'est ce qui a déclenché l'incendie.
"Votre imprudence caractérisée est directement à l'origine du décès de 24 personnes" a dit le président du tribunal correctionnel : "Il est extrêmement probable qu'à tout le moins, vous ayez eu connaissance du départ de feu" ajoute-t-il, s'adressant directement à la prévenue. Cette dernière a toujours clamé n'avoir pas eu conscience de la portée de son geste, n'apprenant le drame que le lendemain matin.
Les secours avertis 10 minutes plus tard par un voisin
Le veilleur de nuit a été grièvement blessé la nuit du drame. Trop "alcoolisé et drogué", il n'a pas appelé les secours, qui ont été prévenus 10 minutes après le début de l'incendie ...par un voisin. L'escalier a été entre-temps détruit par le feu, piégeant ceux qui occupaient des chambres au quatrième étage de l'hôtel. C'est à cet endroit que 20 personnes ont perdu la vie, certaines en sautant de désepoir dans le vide, dont 11 enfants. "Ils n'avaient aucune chance de survivre" a dit le procureur. Nabil Dekali a été condamné à deux ans de prison, dont un avec sursis.
Ses parents, gérants de l'hôtel, étaient accusés d'avoir méprisé les règles de sécurité de leur établissement, et d'avoir sciemment organisé la sur-occupation de leur hôtel (77 personnes y logeaient, alors que la capacité d'accueil est fixée à 62), profitant de la situation de ces familles précaires, dont le logement était payé par le Samu social, selon l'accusation. Des éléments "sans liens" avec l'affaire pour la défense mais qui ont abouti à une condamnation : Rachid Dekali a été condamné à trois ans de prison avec sursis. Sa femme, Fatima, a été relaxée.