Manifestation des taxis : un combat contre la « concurrence déloyale » des VTC
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Depuis ce matin, le trafic est très perturbé sur le périphérique parisien mais aussi dans les rues de la capitale. En cause : l’opération escargot mise en place par les taxis. Ils se mobilisent contre les voitures de tourisme avec chauffeurs (VTC), « une concurrence déloyale » selon eux.
Les taxis sèment la zizanie à Paris. Depuis ce matin, plus de 5000 taxis selon les syndicats, 600 selon la police, sillonnent le périphérique et les rues de la capitale. Les syndicats, FO-Uncp Taxi et SDCTP, pourtant minoritaires, ont appelé leurs collègues de la CFDT, la CGT et la CST à manifester dès 6h aux aéroports de Roissy et d’Orly. Deux cortèges convergent depuis à une vitesse très réduite vers la place Vauban. Ils devaient y arriver aux alentours de midi.
Concurrence déloyale
« Nous voulons rencontrer le premier ministre Jean Marc Ayrault à qui nous avons écrit mais qui ne nous a toujours pas répondu » ont déclaré les deux représentants des syndicats minoritaires, Nordine Dahmane et Ouanfouf Djillali. Leur principale revendication repose sur les voitures de tourisme avec chauffeurs (VTC) qui représentent, selon eux, une « concurrence déloyale ». « Pour démarrer dans le métier nous devons payer une licence de 240 000 euros contre seulement 100 euros pour les VTC », s’est indigné Nordine Dahmane. « Nous avons un cahier des charges très précis avec des horodateurs scellés, des périodes de formation, et d’autres obligations que n’ont pas les VTC », précise-t-il.
Pour éviter la disparition des taxis parisiens, ils réclament « la mise en place d’une course minimale à 40 euros et d’un délai de prise en charge d’une heure » pour les VTC. Le 27 décembre 2013, le gouvernement avait publié un décret imposant à ces véhicules un délai minimal de 15 minutes entre l’appel et la prise en charge du client. Insuffisant pour combattre « les multinationales du VTC, véritable lobby qui détruit [les] emplois. »
Nouvelles mobilisationsAutre revendication : la hausse de la TVA, qui est passé de 7% à 10% au 1er janvier, et la mise en place d’appels d’offres pour le transport des malades assis. Les taxis avaient déjà manifesté leur mécontentement en fin d’année 2013 et la mobilisation devrait encore perdurer. L’intersyndicale, qui réunit l’ensemble des syndicats de la profession, se réunira mercredi pour décider de prolonger ou non le mouvement. « Il faut s’attendre à une mobilisation d’ampleur nationale car l’exaspération des 55 000 taxis français est très grande », prévenait dans Le Figaro, le président du syndicat majoritaire, la FNTI.