Suicides à l'hôtel Lutétia : Le débat sur la fin de vie relancé ?
Publié le Par Roxane Bayle
Suite au double-suicide de deux personnes âgées à l'hôtel Lutétia à Paris, leur dernière volonté, à savoir le droit de "mourir dans la dignité" relance le débat sur le suicide assisté.
Georgette et Bernard sont morts, main dans la main, ce week-end dans une chambre de l'hôtel Lutétia, à Paris. C'est un employé qui les a découverts, sur le lit. Les cœurs des deux personnes, âgées de 86 ans, avaient cessé de battre.
La cause de la mort? Une petite "pastille létale", avalée par le couple, qui a pu les conduire à une mort douce. La lettre retrouvée à leurs côtés, a appelé à la légalisation de cette procédure, autrement dit au droit au suicide assisté, pour "mourir dans la dignité".
Le thème récurrent en politique, était l'un des engagements de campagne du candidat François Hollande lors des dernières élections présidentielles. Pourtant, cette "fin de vie dans la dignité" est toujours formellement interdite en France.
Une pratique toujours illégale en France.
Le rapport Sicard, remis au gouvernement, a rejeté la légalisation de l'euthanasie, mais a mentionné discrètement, l'option du suicide assisté. Mais cette dernière a été rejetée par le Conseil d'éthique. L'euthanasie "passive", c'est-à-dire permettre la mort si l'acharnement thérapeutique est établi, est permise depuis 2005.
François Hollande a annoncé un projet de loi à ce sujet "sans doute avant la fin de l'année", le temps que le jury citoyen, mandaté par le Conseil d'éthique rende publique ses travaux, remise fixée au 16 décembre prochain.
Le suicide médicalisé consiste à prendre de son propre chef des médicaments préparés par un médecin, conduisant à une mort douce et sans douleur. Selon un sondage Ifop, 92% sont en faveur de l'euthanasie pour les personnes atteintes de maladies incurables et insupportables.