Ouverture du procès de l'incendie de l'hôtel Paris-Opéra
Publié le Par Roxane Bayle
Quatre personnes sont poursuivies devant le tribunal correctionnel de Paris, pour homicides et blessures, suite à l'incendie de l'hôtel Paris-Opéra, du 15 au 16 avril 2005. 24 personnes, dont 11 enfants, ont perdu la vie cette nuit-là
C'est ce jeudi 14 novembre que s'ouvre le procès de l'hôtel Paris-Opéra: l'incendie avait causé la mort de 24 personnes, dont 11 enfants. Le drame s'était déclaré dans la nuit du 15 au 16 avril 2005.
Quatre personnes sont présentées face à la justice, dont le veilleur de nuit, qui, sous l'emprise de cocaïne et d'alcool, avait tardé à appeler les secours, finalement prévenus par un hôtel voisin. Il avait été grièvement blessé, en tentant d'éteindre par lui-même l'incendie, avec un extincteur.
Ce sont des vêtements lancés sur le sol, enflammés par des bougies, suite à une dispute entre le veilleur de nuit, Nabil Dekali, fils des gérants, et sa compagne de l'époque Fatima Tahrour, qui a déclenché le drame.
Ce procès était attendu depuis longtemps par les victimes et leurs familles: pour Fatma, dont les propos ont été rapportés par BFMTV, ce procès doit faire passer un message: «Je ne veux plus que l'on mette des gens dans les hôtels. Les hôtels, c'est pour les vacances, pas pour vivre". L'hôtel abritait 77 personnes dont 22 familles envoyées par le Samu social.
Du côté des gérants algériens, c'est la peur qui domine: selon leur avocat, Romain Boulet, la surpopulation "n'est pas une cause constitutive du déclenchement de l'incendie". La juge a confirmé ses propos. " Malheureusement, on a pris des prétextes pour trouver, à tout prix, des responsables à ce drame." a-t-il ajouté.
Le procès durera jusqu'au 22 novembre. Les gérants encourent jusqu'à 5 ans de prison, avec circonstance aggravante pour manquement délibéré aux règlements, le fils et son ex-petite risquent 3 ans de réclusion. Le couple Dekali, gérants des lieux, poursuivis pour homicide involontaire, devront répondre à trois manquements aux obligations de sécurité: la suroccupation de l'hôtel (77 personnes cette nuit là pour une capacité maximale de 62 occupants), la mauvaise isolation de la salle des petits-déjeuners et le défaut de formation du personnel aux règles de secours, notamment anti-incendie. La visite de contrôle de l'hôtel, survenue un mois avant le drame, n'avait rien révélé d'alarmant: "L’hôtel Paris-Opéra n’était pas plus dangereux que de nombreux hôtels contrôlés" selon le rapport d'une enquêtrice de la sous-direction de la sécurité du public à la préfecture de Paris.