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Faible mobilisation pour Léonarda et Khatchit

Publié le  Par Roxane Bayle

Crédit image © photo de Roxane Bayle


Lycéens et étudiants ont appelé toute cette semaine à manifester pour tous les lycéens sans papiers et pour le retour de Khatchit et de Léonarda en France. Pourtant la mobilisation faiblit...


Hier, mardi 5 novembre, quelques centaines d'étudiants, de lycéens et de professeurs sont venus braver la pluie et crier leur colère face à l'expulsion de Khatchit et de Léonarda le mois dernier. La plupart veulent également un changement dans la politique du gouvernement sur l'immigration, et souhaitent ne renvoyer aucun enfant scolarisé dans leur pays d'origine: " Je pense que ce n'est pas normal que des personnes soient expulsées, et encore moins quand ce sont des jeunes qui sont scolarisés" déclare une étudiante, affichant l'autocollant de l'UNEF, l'organisation syndicale des étudiants, sur son pull. "La meilleure manière de s'intégrer, c'est l'école de la République" ajoute-t-elle.

Pour ce lycéen de Seconde, il faut manifester pour les familles de sans-papiers, mais aussi contre la xénophobie, qui, pour lui, se renforce de plus en plus: "On voit une xénophobie qui monte rapidement et devient très forte (...) On voit des sondages qui disent que 2/3 des Français sont favorables aux expulsions, que 72% des français sont d'accord pour une réforme sur le droit du sol proposé par Jean-François Copé."

"Ce sont des cas particuliers, leur expulsion ne justifie pas un tel mouvement" avoue un autre lycéen, en tête de cortège " mais comme ça a été médiatisé, les lycéens ont pris conscience du problème et se sont dits qu'il fallait faire quelque chose pour y remédier. "

Malgré le refus de Léonarda de rentrer en France et les récentes polémiques concernant son père qui aurait falsifié des documents pour pouvoir toucher les allocations familiales, beaucoup espèrent son retour ainsi que celui de Khachit, jeune Arménien expulsé quelques jours avant que l'affaire Léonarda n'éclate au grand jour. Le deuxième objectif de la manifestation est de protester contre les politiques migratoires: "J'espère que cette mobilisation protégera tous les enfants scolarisés en situation irrégulière, que ce soit au lycée ou dans l'enseignement supérieur" ajoute ce lycéen, avant de continuer dans le cortège. D'ailleurs, plusieurs sans-papiers qui occupent la place de la République depuis maintenant deux mois en ont profité pour manifester à l'arrière du cortège pour leur régularisation.

Si beaucoup de jeunes restent motivés, beaucoup moins sont venus:  la faute aux vacances mais aussi au temps, moins estival. Dans d'autres grandes villes de France, comme Montpellier ou Rouen, on ne comptait que 150 à 200 jeunes dans la rue hier.