Les employés de Pôle Emploi croulent sous les dossiers
Publié le Par Jennifer Declémy
C'est le journal parisien qui met l'accent sur ce phénomène aujourd'hui : principale solution des demandeurs d'emplois pour revenir sur le marché du travail, Pôle Emploi croule sous les dossiers et son bon fonctionnement est remis en cause
A la veille du fameux sommet social pour l'emploi, certains tirent la sonnette d'alarme sur le problème croissant de Pôle Emploi, dont les employés aujourd'hui ne sont plus en mesure d'assumer leur charge de travail. Alors qu'en 2008, quand la structure avait été créée, l'objectif était d'assigner 60 demandeurs d'emplois à chaque salarié, on est passé aujourd'hui à une moyenne d'environ 200 personnes, et dans certains départements parisiens on atteint même les records absurdes de 600 chômeur par conseiller Pôle Emploi.
Selon les mots du Parisien, qui a mené l'enquête, Pôle Emploi est véritablement "au bord de l'implosion", et dès le mois de décembre 2011 le nouveau directeur de la structure a d'ailleurs pris des mesures en décidant par exemple que seuls les chômeurs les plus en difficulté bénéficieront d'un accompagement personnalisé. Pour expliquer ces difficultés, les syndicats dénoncent la suppression de 1500 postes à Pôle Emploi depuis 3 ans, mais il y a aussi la crise qui explique cela, avec l'inscription de plus d'1 million de personnes à Pôle Emploi depuis 2008.
Face à cette augmentation considérable de dossiers à traiter, les conseillers tentent de trouver des solutions pour gérer les cas, mais cela relève davantage du bricolage que de la prise en charge pertinente. Alors que certains jonglent avec les dossiers, d'autres convoquent les chômeurs en groupe ou préférent leur téléphoner plutôt que de les voir de visu. Mais ce genre de démarches ne plait guère aux demandeurs d'emploi concernés qui protestent et dénoncent cette "police des miséreux" que serait devenu Pôle Emploi, et des collectifs ont d'ailleurs lancé aujourd'hui un mouvement d'occupation des agences Pôle Emploi, pour manifester leur désarroi et leur mécontentement à la veille du sommet social, histoire que leurs préoccupations soient véritablement prises en charge cette fois-ci.