Procès de fermiers accusés d’avoir poussé un employé au suicide
Publié le Par Jennifer Declémy
Cette semaine s'est tenu le procès d'une famille de fermiers accusée d'avoir poussé au suicide un ancien employé
C’est le 24 janvier 2009 que Jean-François Laurent, directeur de cultures quinquagénaire, s’est suicidé dans le village du Bellay-en-Vexin où on l’a retrouvé pendu. Aussitôt la famille accuse ses anciens employeurs de l’avoir poussé au suicide à cause d’un harcèlement au travail intensif.
Les employés en question, il s’agit de Jean Valque, 87 ans et de sa fille qui gère l’exploitation. Tous deux ont nié ces accusations devant le tribunal de Pontoise mais selon la veuve du suicidé, « Jean Valque était constamment sur son dos, il cherchait constamment la petite bête. Je voyais mon mari revenir qui disait : ce n’est plus possible, je ne le supporte plus ». Et elle raconte au tribunal que son mari était celui qui se chargeait de presque tout le travail, qu’avant de mettre fin à ses jours il avait déjà fait deux séjours en psychiatrie et qu’un médecin avait diagnostiqué chez lui un burn-out, c’est-à-dire un épuisement dû au travail et lui avait prescrit à cet effet des antidépresseurs.
Petit à petit l’homme s’enfonce dans la dépression, sa veuve raconte qu’il ne dormait plus, ne mangeait plus et avait beaucoup maigri. Sous la pression d’harcèlements constants, elle raconte que son défunt mari en est peu à peu arrivé à penser qu’il n’était pas assez rentable, trop cher pour l’exploitation, et que cela l’a détruit.
Trois mois de prison avec sursis et 7500 euros de sursis ont été requis contre Jean Valque par le procureur, 7500 euros d’amende contre sa fille et 15 000 euros contre la société agricole. La décision sera rendue le 15 mars.