L’expulsion des migrants tunisiens
Publié le Par Florie Valsot
Dans l’après-midi du 4 mai 2011, un immeuble du Nord de Paris (au 51 avenue Bolivar) à été évacué suite à l’occupation d’une centaine de jeunes migrants tunisiens. Au total, trois bus ont été remplis pour emmener les jeunes gens dans différents commissariats afin de vérifier leur identité.
La situation a déclenché chez certains des mouvements de révolte, des déchets ont été lancés sur les CRS protégeant l’accès à l’immeuble. Selon une source provenant du journal Le Parisien, « la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) a condamné dans un communiqué l'attitude de ce gouvernement qui, malgré des demandes répétées de prise en charge humaine de la question des migrants tunisiens, ne sait utiliser que des solutions répressives ».
La ville de Paris déclare par la suite qu’un hébergement d’urgence d’une centaine de places accueillerait une partie des migrants tunisiens de l’immeuble situé avenue Simon Bolivar. Le Parisien réagit « A quelle adresse ? 127, rue du faubourg Saint-Honoré, à quelques pas de l’Elysée et du ministère de l’Intérieur ! ».
Ce bâtiment, qui n’en était pas à sa première visite, était déclaré comme dangereux parce que susceptible de prendre feu à tout moment. En effet, Jeudi-Noir « les galériens du logement », avait investi les lieux quelques semaines auparavant et s’est vu dans l’obligation de quitter les lieux suite à une requête de la Mairie de Paris. Jeudi-Noir proteste « Demander à la préfecture d’expulser les migrants de l’immeuble, c’était « livrer sur un plateau » 120 migrants à la police de Sarkozy et de Guéant », tandis que le fait d’établir un vrai dialogue aurait pu permettre aux réfugiés de partir dans la dignité. Et l’histoire ne s’arrête pas là, ces derniers ont été placés en garde à vue ; puis, reconduits à la frontière pour se retrouver direct en centre de détention ; et coup ultime, ils sont poursuivis pour « destruction de biens publics en réunion ». Le site www.jeudi-noir.org déclare « Ces hommes n’ont fait qu’entrer dans un bâtiment public vide pour pallier eux-mêmes les carences d’un État incapable de protéger les plus fragiles. » Suite à cette histoire, l’association soutient donc les migrants tunisiens et « appelle les pouvoirs publics à mettre en œuvre une véritable politique d’accueil, d’hébergement et de logement des plus précaires, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent ».