Accueil |  Qui sommes-nous |  Contact


Tarifs médicaux : la capitale championne de France des dépassements d’honoraires

Publié le  Par Julie Catroux

Crédit image ©


Une enquête du journal Le Monde publiée hier, a révélé que près de la moitié des médecins parisiens pratiquent des honoraires supérieurs au tarif de la Sécurité Sociale.

 

Facturer plus cher la consultation est devenu un vrai sport national pour bon nombre de médecins, et en tête nous retrouvons Paris ! Elaborée à partir des données du site Ameli.fr de l’Assurance maladie, l’enquête du quotidien révèle que seuls 55% des médecins parisiens, généralistes et spécialistes, pratiquent le tarif opposable pour leurs consultations. Par conséquent, les 45% restants facturent des honoraires qui peuvent être de une à trois fois le tarif appliqué par le Sécurité sociale.

Vivre à Paris coûte cher ! Dans un pays qui revendique haut et fort l’existence d’une Sécurité sociale formidable, l’accès au soin connaît toutefois des disparités. Au total, 63 médecins dans la capitale font payer à leurs patients, plus de cinq fois le tarif conventionnel. La plupart sont des médecins issus du domaine hospitalier qui ont une activité privée à l’hôpital (52 les 63 médecins qui font payer cinq fois le tarif). C’est le cas par exemple d’un psychiatre de Saint-Anne qui demande 200 euros pour une consultation dont la base de prise en charge est de 34 euros.

Ce phénomène s’intensifie dans le très chic ouest parisien ainsi qu’au centre de Paris. La raison ? Une clientèle plus solvable. Le mécanisme est simple : les médecins s’installent dans une zone où les professionnels sont déjà nombreux, ce qui permet d’avoir moins de patients, tout en augmentant son salaire. Le principe qui veut que lorsque la concurrence s’accroit, les prix baissent, n’est pas respecté.

Généralisées, les honoraires libres ne sont pas pour autant réglementées. Une seule règle régit les dépassements d’honoraires dans le code de déontologie qui dispose que le « médecin doit appliquer ses tarifs avec tact et mesure ».  Libre de ses tarifs, le médecin doit toutefois moduler ses honoraires selon la situation de chaque patient même si selon M. Leo « cette notion est surannée ».

Pour tenter de contrer cette évolution démesurée, l’assurance maladie a fixé un seuil qui se situe entre trois et quatre fois le tarif de la Sécurité social. Ciblant ceux qui se trouvent au dessus, 28 hospitaliers et 250 libéraux sont dans la ligne de mire mais les sanctions ne sont pas à l’ordre du jour. Selon un sondage réalisé par Viavoice pour la campagne présidentielle, 52% des français estiment qu’il faut encadrer les dépassements et 32% souhaitent les interdire.