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Les pressings parisiens sous haute surveillance

Publié le  Par Julie Catroux

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Les contrôles s’intensifient pour les pressings parisiens utilisant du perchloroéthylène. Soupçonné d’être cancérigène, ce puissant solvant serait utilisé par 90% des pressings dans la capitale.

 

Très utilisé dans les pressings à sec, ce solvant pourrait être à l’origine de nombreuses maladies. Mieux connu sous le nom de « perchlo », cette substance est notamment accusée de provoquer des irritations des voies respiratoires et d’avoir des effets neurotoxiques qui fragilisent le système nerveux. Pire, le perchloroétylène figure sur la liste des cancérogènes élaborée par le Centre international de recherche contre le cancer.

A Paris, sur 433 pressings, 40%  sont au dessus des seuils tolérés. Surpuissant, le « perchlo » est capable de traverser le béton et les planchers jusqu’à trois étages au dessus du magasin. Affolé, le voisinage s’inquiète. Dix huit plaintes ont été enregistrées contre des pressings en 2011 « à cause des émanations provoquant des maux de tête » annonce la Préfecture de Police.

Même si seule « l’utilisation à haute dose est dangereuse » selon la Préfecture de Police, tous les pressings de la capitale auraient été informés d’un avis du Haut Conseil de la santé publique (HSCP) sur les « normes du perchlo à respecter ». En outre, en vertu du principe de précaution, les magasins situés à proximité des crèches et des écoles ont été systématiquement contrôlés.

Malheureusement seule la bonne volonté des exploitants peut contribuer à la diminution de l’utilisation de ce solvant car aucune réglementation ne les oblige à respecter un taux minimum du produit.  «Il n'y a pas de seuil réglementaire à leur opposer aux exploitants. L'avis du HSCP n'a pas été traduit en obligation réglementaire», regrette la Direction des Transports et de la Protection du Public.

Inquiets, les élus du conseil de Paris ont voté le 19 mars, à l’unanimité, pour que le « perchlo » soit progressivement remplacé par des « technologies alternatives ».Au delà des risques pour la santé, le perchloroétylène serait néfaste pour l’environnement.

Alors, existe t-il des solutions ou devons nous retourner aux lavoirs de nos grands mères?  Le nettoyage au mouillé pourrait être une alternative mais nécessite une grande quantité d’eau et celle à base de CO2 n’est qu’au stade de développement. Les pressings doivent alors se réinventer au risque d’être chassés des centres villes.