Chapelle : l'appel des Femen
Publié le Par Fabrice Bluszez
Face aux pratiques de harcèlement révélées par la presse dans le quartier de La Chapelle, le mouvement Femen a décidé d'agir, en lançant un appel.
Les difficultés des femmes à circuler dans le quartier de La Chapelle - Pajol, dans les 10e et 18e arrondissements de Paris, sans subir un harcèlement à caractère sexuel et un sentiment d'insécurité ont donné lieu à une pétition et de nombreux commentaires. Le phénomène n'est pas anodin. « C'est un problème bien réel, grave et en augmentation », a reconnu le maire du 10e, Rémi Ferraud (PS) dans Le Figaro. La Ville de Paris et la Préfecture de police ont promis d'engager des actions et prévoient une réunion de concertation le 31 mai.
La ville est aussi mise en cause, pour avoir laissé s'éterniser les campements de migrants, ne pas gérer les déplacements des piétons autour de la station de métro et avoir imposé sa "salle de shoot" dans le quartier avant de la déplacer à l'hôpital Lariboisière. Une élue du 20e, Arlette Zilberg, est allé se rendre compte par elle-même et témoigne sur son site. La pétition lancée par SOS La Chapelle en était ce lundi midi à 18.500 signatures.
Le mouvement Femen s'est emparé du dossier et lance un appel. Une militante est allée, seins nus, se poster devant l'entrée de la station. Voici l'appel lancé ce lundi sur Facebook :
JE NE DISPARAITRAI PAS !
Dans le quartier #LaChapelle, dans le XVIII° arrondissement au Nord Est de #Paris, le harcèlement de rue contre les femmes tourne à la mesure ségrégationniste.
Parce qu’elles sont femmes et uniquement pour ça, elles ne sont plus les bienvenues dans leur propre quartier.
Certaines modifient leurs trajets, d’autres ne ressortent plus une fois rentrées, d’autres encore s’interdisent de ressortir tard.
Quelle est la cause de ce sentiment d’insécurité ?
Des hommes, encore des hommes, toujours des hommes seraient-on tenté de dire si cette situation n’exigeait pas une analyse plus affinée.
Quelle que soit la taille des territoires concernés, il n’est acceptable nulle part que les #femmes puissent être exclues (ou doivent s’exclure par mesure de sécurité) de l’espace public.
Si cette assertion fait semble-t-il consensus au sein du débat national, il n’est pas non plus tolérable qu’une partie de la « gauche » fasse preuve de cécité, de déni et même de mauvaise foi, quand les hommes visés sont issus de population d’origine étrangère (ou même simplement étrangers).
Il est contre productif de brader les droits des femmes sous le faux prétexte de combattre le #racisme et l’extrême droite.
Chez #FEMEN nous pensons que ce genre de politique au rabais n’a qu’une ambition clientéliste et qu’elles sont inopérantes pour faire reculer ces fléaux.
Ce n’est pas le caractère national des individus qui est mis en cause, mais bel et bien leur comportement à l’égard des femmes.
La réponse à cette situation ne peut-être exclusivement policière, et sacrifier les droits des femmes par peur de « stigmatiser » un certain type de population revient à dire que ces hommes sont génétiquement incapables de modifier leurs comportements ni de comprendre leurs erreurs de jugement.
Nous sommes contre ces raccourcis extrêmement périlleux, qui essentialisent les individus et les ramènent à une entité commune indépassable.
Rappelons aussi que le harcèlement de rue est un fléau universel.
Les femmes ne doivent pas disparaître des rues de Paris ou ailleurs, le racisme ne reculera pas avec ce genre de stratégie fumeuse, c’est au contraire en créant des ponts entre hommes et femmes que la solution surgira.
Nous appelons les femmes à prendre l'espace public, et à se mobiliser pour que la ville cesse d'être une zone de non-droit.
La ville est à nous ! Soyons partout !