Paris déclare la guerre au travail nocturne
Publié le Par Jennifer Declémy
Alors que la loi n'autorise le travail de nuit dans les magasins que de manière exceptionnelle, ce phénomène s'est multiplié, au point que des syndicats portent l'affaire en justice.
C'est l'intersyndicale Clic-P* qui va porter le combat devant le tribunal de Paris, où elle a déjà obtenu plusieurs victoires, notamment sur le travail dominical. Le motif de la plainte cette fois-ci ? L'ouverture abusive de nuit d'une dizaine de magasins dont les grandes enseignes internationales des Champs-Elysées.
Si les syndicats refusent encore de communiquer la liste des enseignes concernées, cela fait déjà plusieurs mois qu'ils penchent sur ce dossier, après avoir remarqué que le magasin américain Abercrombrie & Fitch, se livrait à d'étranges pratiques : "la nuit, bien après la fermeture des portes à la clientèle, les employés continuent d'officier dans les rayons. On arrange les portants, on empile les t-shirts sur les étagères pour que les clients trouvent le magasin impeccable le lendemain matin. Et tout cela au mépris total du Code du travail, qui impose un recours exceptionnel au travail de nuit, justifié par la nécessité d'assurer la continuité totale de l'activité économique, ou de service d'utilité sociale. Nous en sommes très loin...".
Abercrombie, qui n'a pas réussi à obtenir d'autorisation de travail de nuit, pratiquerait quand même cela, au mépris des règles juridiques. Autre problème souligné par l'intersyndicale : la tendance à la fermeture tardive qui intervient dans de plus en plus de magasins, et qui perturbe les employés et désorganise leur vie et leur travail. Ces deux sujets majeurs seront donc bientôt portés à l'appréciation des juges.