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La future « salle de shoot » transférée à l’hôpital Lariboisière

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © flickr - Matthew Black


La « salle de shoot » parisienne ne sera finalement pas implantée au 39 boulevard de la Chapelle (10ème arrondissement) mais adossée à l’hôpital Lariboisière, situé à quelques centaines de mètres de l’emplacement initial.

Confrontées à l’opposition des riverains du boulevard de la Chapelle, la mairie de Paris et celle du 10ème arrondissement ont trouvé une issue de substitution. La salle de consommation à moindre risque (SCMR), plus communément appelée « salle de shoot » sera adossée à l’hôpital Lariboisière, situé à 600 mètres de l’emplacement initial. L’établissement doit permettre de réduire les risques d’overdose et de contamination des maladies liés à la prise de drogue. « C’est un dispositif santé, on l’adosse à l’hôpital », a argumenté au Monde Bernard Jomier, l’adjoint au maire de Paris chargé de la Santé.

Une entrée discrète

L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a confirmé « travailler avec la Ville pour pouvoir accueillir ce centre » de 200 m² et trouver « l’emplacement le plus adapté ». Afin d’assurer la plus grande discrétion aux usagers, Bernard Jomier a assuré qu’ « on ne [les] fera pas entrer par la grande porte de l’hôpital ». L’entrée séparée « mènera à une enclave au sein de l’hôpital », a confirmé le maire socialiste du 10ème arrondissement Rémi Féraud, qui a toujours défendu le projet mais avouait des « défauts » sur le site initial, « notamment son enclavement et ses difficultés d’accès ». Autre problème sur l’ancien site : la présence actuelle d’un campement de migrants à proximité du 39, qui créé un « environnement urbain trop dégradé pour pouvoir envisager l’ouverture de la salle ». Pour lui, « plus les liens sont forts avec l’hôpital, plus on rassure ».

Ouverture espérée début 2016

Si le choix de transfert de la salle devrait apaiser les tensions avec les associations de riverains, la date de son ouverture reste floue. Pour que le projet aboutisse avant la fin du quinquennat de François Hollande, le projet de loi santé dans lequel est inscrite l’expérimentation des salles d’injection pour une période de 6 ans, doit être voté au Parlement. L’Assemblée nationale l’a approuvé en avril dernier, mais il doit encore être débattu au Sénat en septembre et en octobre prochains. De son côté, Bernard Jomier a annoncé à RTL qu’il espérait lancer le dispositif au premier trimestre 2016. Deux autres villes françaises seraient alors concernées par le dispositif : Bordeaux et Strasbourg, qui ont fait le choix, elles aussi, de rattacher leurs salles d’injection à une structure hospitalière.