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Tour Montparnasse : deux sociétés s’apprêtent à déménager à cause de l’amiante

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Cha già José - flickr


D’après Le Figaro, l’Agence pour l’emploi des cadres (Apec) et la mutuelle d’assurances Le Conservateur, vont quitter la tour Montparnasse. La présence d’amiante dans le bâtiment rend leurs salariés trop anxieux.

Il y a « une psychose sur ce sujet », explique Gilles Ulrich au Figaro. Le « sujet » qui inquiète tant le directeur général du Conservateur, une société de mutuelles d’assurances, c’est l’amiante. Car la société est propriétaire du 5ème étage de la tour Montparnasse, qu’elle occupe en partie et loue à l’Apec. Bientôt, tous les salariés de ces deux entreprises déserteront les lieux.

450 salariés sont partis

« Compte tenu du climat anxiogène pour nos 35 salariés dans la tour, nous allons la quitter », explique Jean-Marie Marx, directeur général de l’Apec. Une dizaine a déjà été réaffectée sur d’autres antennes et l’agence cherche « des locaux dans le même quartier pour déménager fin 2014 ou début 2015 ». Cette société va donc faire le choix du principe de précaution, comme l’ont déjà fait d’autres avant elle. Ainsi, les salariés d’Amundi (filiale du Crédit Agricole), de la CNP Assurance et même les 200 agents du conseil régional d’Ile-de-France ont été déménagés. Au total, ce sont près de 450 salariés qui ont quitté la tour.
 

En cause : la présence d’amiante dans le bâtiment malgré des travaux de désamiantage débuté en 2006. Ces travaux ont été interrompus par le préfet après que les seuils de présence autorisés de ce matériau cancérigène ont été dépassés à plusieurs reprises. Ils ne reprendront pas avant mi-2015. Le désamiantage s’éternise et l’amiante reste, ce qui inquiète de plus en plus ceux qui travaillent dans l’édifice. Certains d’entre eux ont d’ailleurs engagé une action aux prud’hommes pour « préjudice d’anxiété ».

« Psychose »

Gilles Ulrich a pris la même décision. « Comme il y a une psychose sur ce sujet parmi la vingtaine de salariés présents sur le site, nous préférons les transférer sur d’autres locaux », explique-t-il. En 2006, ce copropriétaire – ils sont 300 au total – de l’ensemble immobilier de la Tour Maine-Montparnasse (EITMM) avait décidé de ne pas évacuer les salariés de la tour durant les travaux de désamiantage. Lorsque l’Apec est venu s’y installer à la fin des années 2000, son bailleur, Le Conservateur, avait garanti que les lieux étaient sains. « La Socotec, qui est un organisme de contrôle très reconnu, nous l’avait certifié », se défend Gilles Ulrich. Mais d’autres experts, mandatés par l’Apec cette fois, ont découvert la présence d’amiante dans les faux-plafonds en janvier dernier.
 

Et les copropriétaires, qui ont déjà dépensé plus de 250 millions d’euros pour les travaux sont désormais inquiets pour l’avenir. « A cause de la polémique autour de l’amiante, plus aucune entreprise un peu sérieuse n’envisage de louer des locaux dans cet immeuble », explique au Figaro Gilles Betthaeuser, PDG du cabinet d’immobilier de bureau, AOS Studley. Difficile également de vendre « à moins que cela ne soit avec une très forte décote », explique Caroline Dheilly, directrice immobilier de la Banque Degroof. Les copropriétaires sont dans l’impasse alors que la tour de 210 mètres, qui peut accueillir 5 000 personnes, se vide petit à petit.