Les réactions sont vives après l'annonce de PSA
Publié le Par Jennifer Declémy
Après l'annonce ce matin de la suppression de 8 000 emplois chez PSA et de la fermeture du site d'Aulnay, les réactions se sont multipliées dans la classe politique et chez les syndicats.
Pour la CGT c'est tout simplement un "séisme", mais depuis quelques temps déjà, les salariés de PSA à Aulnay-sous-Bois (93) se doutaient que leur site allait fermer et que de très nombreuses suppression d'emplois allaient s'ensuivre. Ce matin, après l'annonce par PSA du licenciement de 8 000 personnes à Aulnay et Rennes, les réactions se sont multipliées dans la classe politique et syndicale.
"Je rappelle qu'il y a un an, nos représentants avaient déjà donné cette information. Sans doute que le contexte électoral ne se prêtait pas à la confirmation de ce séisme" a commenté avec dépit Bernard Thibaut, le patron de la CGT qui dénonce depuis des mois la difficile situation de PSA à Aulnay. Mais pour le syndicat, désormais, "la guerre est déclarée" avec PSA. De même, FO a annoncé sa volonté de continuer cette lutte. "Aulnay a été sacrifié pour des questions de rentabilité, pour plus d'argent et de bénéfices pour la famille Peugeot. Il faut détruire le mensonge d'un groupe qui se présente comme au bord du gouffre, alors que tout va bien pour eux (....) Si Peugeot et le Gouvernement nous obligent à vendre notre peau, on la vendra cher (...) Ca fait douze mois qu'on se prépare maintenant, maintenant, ce sera un marathon, pas un sprint" a ajouté un représentant du syndicat.
Pour le secrétaire général de l'UMP, désormais, "la côte d'alerte a été dépassée" et "il faut que le Gouvernement sache que dans ce domaine, l'opposition au nom de laquelle je m'exprime ce matin, sera à ses côtés s'il s'agit d'assumer enfin que la priorité absolue pour notre pays, c'est la compétitivité de notre industrie". Un soutien partagé par Xavier Bertrand qui plaide pour "un plan massif de soutien à l'industrie" avec "une mobilisation nationale pour cette question de l'emploi à Aulnay et pour l'industrie automobile".
Du côté de la majorité, Europe Ecologie a dénoncé l'inertie des pouvoirs publics dans ce dossier. "Le Gouvernement de François Fillon n'a pas anticipé, pas aidé, pas posé les conditions à un futur possible" estime le patron des verts Pascal Durand, un constat partagé par le ministre Benoit Hamon qui a critiqué l'ancienne majorité pour ne pas avoir su réindustrialiser le pays durant le dernier quinquennat. Quant au ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, il a annoncé qu'il s'exprimerait une fois que le PDG du groupe aurait fait une déclaration. D'ores et déjà ce matin il s'est entretenu avec le Premier ministre pendant près d'une heure à Matignon. Selon le Gouvernement, un expert a été nommé pour examiner la nature de la réponse apportée par PSA.