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Législatives : Jean-Christophe Lagarde (NC) en situation difficile dans le 93

Publié le  Par Jennifer Declémy et Julie Catroux

Crédit image © JDD


Portrait du candidat centriste dans la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis qui aura fort à faire pour conserver son poste de député au second tour dimanche prochain.

 

A seulement 20 ans, Jean-Christophe Lagarde affirmait déjà sa sensibilité centriste en militant pour la campagne présidentielle de Raymond Barre. A Drancy, ville de Seine-Saint-Denis dont il deviendra maire en 2001, c’est un peu l’enfant du village. Cet attaché de direction ne fait pas partie de ces candidats parachutés contrairement à son opposante socialiste, Milouda Latreche, candidate aux élections législatives dans la 5ème circonscription. L’enfant du pays a grimpé les échelons et a réussi l’exploit d’évincer les communistes de Drancy. Elu dès le premier tour aux élections municipales en 2001, il met fin à un règne de 66 ans des communistes. Mais ce centriste ne s’arrête pas là. Après  avoir raflé le fauteuil de maire de Drancy, il est élu l’année suivante député UDF dans une circonscription ancrée à gauche depuis 70 ans.

 

Mais les temps ont changé et les élections se font de plus en plus délicates. Aujourd'hui, il brigue donc un troisième mandat de député. Avec un supplément de difficulté cette année : se présenter dans une circonscription qui a donné à François Hollande son meilleur score, plus de 65 % des voix, après avoir soutenu et même participé activement à la campagne de Nicolas Sarkozy. En froid avec le président de son parti, Hervé Morin, dont il est lui-même vice-président, le député-maire va où le vent le mène (ou plutôt les opportunités). Tout deux membres fondateurs du Nouveau Centre au lendemain des élections législatives de 2007, aujourd’hui les deux hommes ne se comprennent plus. Dans une interview au JDD, le président du parti a eu des mots très durs envers l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale, dont il a qualifié le comportement de « voyou ». D’autre part, Jean-Christophe Lagarde n’a pas soutenu Hervé Morin dans sa conquête de l’Elysée et souligne la « dérive personnelle » de l’ancien ministre de la défense et sa volonté de se « raccrocher à Jean-François Copé » d’après le site Le Lab. Le maire de Drancy a alors tranché. Ce sera Nicolas Sarkozy. Le politicien du Nouveau Centre a même accueilli le président sortant dans sa ville de Seine-Saint-Denis pour rencontrer les responsables juifs, musulmans et chrétiens. Puis dans l’entre-deux-tours, il signa une tribune dans le Monde avec d’autres centristes, appelant à voter Nicolas Sarkozy. Réelle ferveur ou opportunisme ? La cohérence des ses choix est complexe.

 

Malgré sa frivolité politique, Jean-Christophe Lagarde est un député comme il en faudrait davantage. Bien ancré dans sa circonscription, il fait quasiment partie du paysage. Arrivé à trois ans, il n’a jamais quitté les terres qui l’ont vu grandir. Vice-président de la commission des lois, il est l’auteur d’un rapport parlementaire et de 27 propositions de lois. Le maire de Drancy est intervenu plus de 2000 fois en séance et posa plus de 400 questions écrites aux membres du gouvernement. Avec plus de 43% des voix contre 20% pour sa rivale socialiste, Jean-Christophe Lagarde ne réussit pas à atteindre ses scores des dernières élections. Sera t-il le seul député du groupe parlementaire de droite à conserver son siège au Palais Bourbon ? Réponse le 17 juin.