En photos, la manif anti-Philippot à Saint-Ouen
Publié le Par Fabrice Bluszez
L'arrivée prochaine de Florian Philippot à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), où le parti Les Patriotes installera son siège dans un appartement loué à Marcel Campion a suscité un manifestation, mercredi 20 décembre.
Selon La Meute, collectif de photographes, qui nous founit ces photos, signées du pseudonyme Graine, ils étaient 200. Selon RT France, la chaîne d'infos russe, une centaine... La manifestation a eu lieu mercredi soir. En voici le compte-rendu, par un rédacteur de La Meute. Résolument engagé, donc...
19h30. Un militant antifasciste revient seul d'une ruelle. Il vient d'être pris à partie par un membre du groupuscule fasciste Génération identitaire, aux abords du stade Bauer. Un petit groupe antifasciste se charge d'aller le voir, mais il se réfugie derrière des CSI postés là. On l'entend vociférer : « Moi j'aime la France ! Vous voulez juste nous exterminer ! »
20h. Les militant.e.s du PCF « négocient » un débordement sur la route. Les policiers coupent la circulation. Au pied de l'immeuble, qui appartiendrait en partie à Marcel Campion, quelques militant.e.s s'engueulent avec un copropriétaire, lui reprochant de n'avoir rien fait contre Philippot.
20h30. Il n'y a plus personne sur place. Les quelques militant.e.s autonomes présent.e.s s'amusent du rassemblement qui vient d'avoir lieu.
Il serait en effet plus que pertinent de se questionner sur l'utilité de cette action. Il est clair qu'une riposte franche doit être amenée à cette provocation fasciste. Mais enfin, elle ne peut se faire efficacement tel que nous l'avons commencée. Premièrement, pourquoi attendre deux jours, deux longs jours après l'inauguration de ce QG ? Au rythme auquel va l'actualité, quelles étaient les chances de mobiliser qui que ce soit ce soir-là ? Et puis, pourquoi n'y avait-il que des partisan.e.s du coin, et seulement quelques autonomes ? Ce n'est pas faute d'avoir largement communiqué sur ce rassemblement... Nous n'aimons pas tirer ces constats, qui nous font sans doute passer pour des tyran.e.s de la morale, mais encore une fois il n'y a aucune convergence des luttes, à l'endroit même où le fascisme se donne les moyens d'être dans le concret. Et, que dire des partisan.e.s qui, le long du trottoir, chantent le Chant des Partisans et s'écrient « Résistance ! Résistance ! », mais se fichent éperdument du militant identitaire au coin de la rue... ? »
Les militant.e.s communistes ont évoqué un prochain rassemblement, sans pour autant donner de date. Espérons que nous tirerons les enseignements de ce qui passe pour être un échec cuisant. »