Régionales en Ile-de-France : pourquoi voter les 6 et 13 décembre ?
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Les 6 et 13 décembre prochains, les électeurs sont appelés aux urnes pour renouveler leur Conseil régional. La région bénéficie de nombreux transferts de compétences. Ces dernières, comme les transports, sont des enjeux importants notamment en Ile-de-France.
A quoi sert le Conseil régional ? Cette question devient existentielle à l’approche des élections régionales des 6 et 13 décembre prochains qui ont pour but le renouvellement des conseillers régionaux. Les compétences de ces derniers, souvent méconnues des électeurs, touchent pourtant des aspects importants de la vie quotidienne des Français, et particulièrement dans la région Ile-de-France.
Améliorer les transports
La gestion des transports en communs est l’une des compétences majeures du Conseil régional. En Ile-de-France, il s’agit même – et de loin – du budget le plus important de la région. Plus d’1,8 milliards d’euros sont consacrés aux transports en 2015 (soit 15,9% de plus qu’en 2014), par le biais du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), présidé par… le président du Conseil régional d’Ile-de-France.
Ce domaine est l’un des enjeux majeurs des élections régionales. A travers le Nouveau Grand Paris (NGP), le volet transports du Grand Paris, la région prévoit dans les années à venir une modernisation des lignes existantes et la construction de nouveaux métros automatiques, le Grand Paris Express. Certains candidats souhaitent accélérer, étendre voire modifier ce projet d’envergure.
Modification des tarifs, pilotage automatique, extension du service de nuit (sur rail ou sur route), amélioration de la sécurité dans les transports ou encore lutte contre la pollution… Les propositions des candidats en termes de transports sont nombreuses.
Attirer les entreprises
La Région tient un rôle majeur dans l’attractivité économique du territoire. C’est elle qui verse des aides directes ou indirectes aux entreprises pour les inciter à s’implanter sur son territoire. Depuis la promulgation de la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République), la région est même la seule collectivité qui peut verser des aides directes aux entreprises.
L’Ile-de-France est le premier pôle d’activité de l’Hexagone, et l’un des plus attractifs d’Europe. L’économie du tertiaire (services), notamment grâce à l’activité de la capitale, est sa principale ressource. Mais d’autres secteurs d’activité sont extrêmement importants pour la région. L’agriculture par exemple, occupe 45% du territoire régional et le tourisme génère 395 000 emplois en Ile-de-France.
Quand certains candidats visent plutôt la création de nouvelles start-up et le secteur des nouvelles technologies, d’autres ciblent particulièrement le commerce de proximité ou l’artisanat. De la stratégie du futur Conseil régional dépendra également la baisse des inégalités face à l’emploi sur le territoire. En effet, la répartition des emplois par département est particulièrement disparate en Ile-de-France.
Enseigner pour employer
Dans le domaine de l’enseignement, quand les communes s’occupent des écoles primaires et le département des collèges, la région gère les lycées. Elle finance leur construction, leur rénovation et leur fonctionnement. En 2015, cela représentait la deuxième part la plus importante du budget en Ile-de-France (704 millions d’euros).
Elle s’occupe également des centres de formations des apprentis (CFA) et verse des aides aux apprentis. Enfin, elle peut financer des formations professionnelles pour les demandeurs d’emploi et finance les maisons de l’emploi qui visent la création et le retour à l’emploi. C’est le troisième budget régional, avec 689,7 millions d’euros.
Là encore, les inégalités d’accès à l’enseignement et à la formation sont importantes entre les différents départements de la région. Tout comme le nombre d’enseignants.
Faciliter l'accès au logement
Enfin, la région joue un rôle dans le secteur du logement. Elle peut notamment verser des aides à la création de logements sociaux. Si ce secteur représente une faible part du budget régional en 2015 (environ 160 millions d’euros), il devrait prendre de l’ampleur dans les années à venir.
D’abord car la demande d’accès à un logement social est forte en Ile-de-France en raison des prix élevés des loyers. Ensuite parce que, sur les 36 villes françaises « qui ne respectent pas leurs engagements » en matière de construction de logements sociaux selon le gouvernement, 8 sont sur le territoire d’Ile-de-France. A Paris, qui ne fait pas partie de cette liste, Anne Hidalgo a promis de faire passer à 30% la part des logements sociaux d’ici 2030. Selon la majorité au Conseil régional, ces objectifs seront plus ou moins faciles à atteindre.