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Angela Merkel, nouvelle Dame de fer de l'Europe

Publié le  Par Patrick Béguier

Crédit image © ILRI via Flickr


Les attaques contre l'austérité à l'allemande se multiplient en Europe, mais Angela Merkel ne bougera pas d'un millimètre avant les élections fédérales de septembre.

Ils ont beau dire et beau faire !

Les socialistes français ont dénoncé vendredi "l'intransigeance égoïste" d'Angela Merkel, qu'ils ont qualifiée de "chancelière de l'austérité". Même si le texte a été adouci et si Jean-Marc Ayrault s'est fendu d'un tweet en allemand pour restaurer une ambiance plus diplomatique, le message ne passera pas. En Italie, Enrico Letta, avant même de former son gouvernement, a tenu à affirmer qu'en Europe, "les politiques d'austérité ne suffisent plus". Angela Merkel fera la sourde oreille, d'autant que les Transalpins sont loin d'être sortis de leur imbroglio politique. Les voix qui se sont élevées en Grèce, au Portugal ou en Espagne sont maintenant éraillées, presque inaudibles. A Bruxelles, quelques langues se délient. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a reconnu il y a quelques jours que "la politique d'austérité a atteint ses limites". Mais l'autorité dont il a fait preuve jusqu'à maintenant n'est pas de nature à impressionner la chancelière !

En Allemagne alors ?

Le président du Parlement européen, le social-démocrate Martin Schulz, a dénoncé l'austérité avec une réelle vigueur. Sans succès. Les Verts préfèrent manier l'ironie : Merkel se comporte "comme un maître nageur qui regarderait se noyer les baigneurs", disent-ils. Angela n'est pas près de sauter dans l'eau pour les sauver… Le milliardaire George Soros a donné récemment, à Francfort, une conférence qui a fait grand bruit. Il a intimé la chancelière d'adopter les euro-bonds ou de quitter la zone euro, autrement dit, de choisir entre la solidarité et le départ. Angela a dû sourire.

C'est qu'elle a un seul objectif en tête, la nouvelle Dame de fer : remporter les élections législatives de septembre 2013. Elle a le vent en poupe. Les sondages la donnent gagnante. Réduire la voilure serait une erreur tactique. Après le scrutin, Angela Merkel devra asseoir son pouvoir, nouer sans doute une alliance. Elle pourra alors donner du mou aux cordages.
Mais, pour assurer sa victoire en Allemagne, elle prend le risque d'entraîner l'Europe entière dans un terrible maelström, car il y aura des mois très difficiles à passer, surtout en été. Les peuples s'impatientent. La colère sociale, avec ses conséquences politiques, pourrait stopper son orgueilleux voilier.