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Venezuela : la difficile succession de Chavez

Publié le  Par Nina G.

Crédit image © REUTERS/Christian Veron


Après la proclamation de Nicolas Maduro comme président, une nouvelle bataille politique s'engage, sur fond de crise économique majeure.

Un pays coupé en deux !
Le Venezuela entre dans une spirale négative. La victoire de Nicolas Maduro, le dauphin du défunt président Hugo Chavez, a été trop courte (50,75% des suffrages contre 48,97% crédités à Henrique Capriles) pour qu'il puisse entamer son mandat dans des conditions normales. Lundi, les rues de Caracas ont été envahies par des milliers de partisans de l'opposition au cri de "fraudes, fraudes !".
Nicolas Maduro a, d'une part, rappelé son engagement de "poursuivre pleinement l'héritage d'Hugo Chavez pour la défense des pauvres et la défense de l'indépendance", et d'autre part, attaqué avec virulence son adversaire en qualifiant les réactions de l'autre camp de "caprices de bourgeois" ou en hurlant au "coup d'État déguisé".
De son côté, la présidente du Conseil national électoral, Tibisay Lucena, a indiqué à l'opposition qu'elle devait utiliser la voie légale pour contester la validité de cette élection. Henrique Capriles sait, après les manifestations de lundi soir, que le recours à la violence le conduira dans l'impasse. Il demande donc un nouveau comptage des voix, à l'image de ce qui s'est produit en 2000 aux Etats-Unis pour départager Georges W. Bush et le démocrate Al Gore.
Un exemple qui risque, s'il est trop mis en avant par l'opposition, de devenir gênant tant la moindre référence à l'Oncle Sam a pour effet de provoquer la colère de la plupart des Vénézuéliens. Le porte-parole de la Maison Blanche aurait, lui aussi, mieux fait de ne pas soutenir la démarche de Henrique Capriles en affirmant qu'un nouveau comptage serait une étape "importante, prudente et nécessaire".
Quoi qu'il en soit, une solution politique devra rapidement être trouvée. Le Venezuela, même avec sa manne pétrolière, sombre dans une crise économique profonde : sa dette est égale à la moitié du PIB et son inflation dépasse les 20%. Un record sur le continent.
Le pays ne pourra pas faire face à deux crises à la fois.