Grèce : la sortie de l'euro est-elle possible ?
Publié le Par Jennifer Declémy
On croyait ce scénario écarté depuis décembre dernier, mais l'hypothèse d'une sortie de la Grèce de la zone euro resurgit dans toute l'Europe.
Va-t-on assister dans un avenir proche à une sortie grecque de la zone euro ? Le scénario rejaillit alors que la Grèce connait une grave crise politique et n'arrive pas à former un Gouvernement qui accepterait les plans d'austérité imposés par Bruxelles. Si l'hypothèse fait peur à plus d'un dirigeant européen, elle est en tout cas plus prégnante que jamais, et d'ailleurs les marchés financiers semblent déjà anticiper cette possibilité.
Si la Grèce n'arrive pas très vite à former un Gouvernement, les grecs pourraient être reconvoqués aux urnes dès le mois de juin. Or, dimanche dernier ils ont été près de 60% à accorder leurs suffrages à des partis anti-Europe et anti-austérité. Le risque qu'ils récidivent le mois prochain est donc important, et ce qui suscite des sueurs froides à l'Union Européenne. Mais au-delà de cette crainte, c'est aussi et surtout une exaspération face à la Grèce qui règne dans l'Union Européenne, notamment en Allemagne, dont Angela Merkel avait été très réticente à l'idée de sauver le pays.
Ce matin, le ministre des finances allemand a estimé cependant que la solidité de la zone euro se maintiendrait, même en cas de sortie de celle-ci de la Grèce. "Nous voulons que la Grèce reste dans la zone euro" précise-t-il, mais "elle doit aussi le vouloir et remplir ses devoirs. Nous ne pouvons forcer personne". Une mise en garde dissimulée donc à l'égard de ce pays plongée dans une récession sans précédent et dont la population est physiquement à bout, devant supporter des cures d'austérité insoutenables.
L'Allemagne pourtant ne comprend pas le refus de plusieurs partis politiques, et de la population, de refuser ces plans d'austérité qui sont supposés ramener le pays sur le chemin de l'équilibre des comptes publics, à très long terme. La France, qui désire le maintien de la Grèce dans la zone euro, devra, par la voix de son nouveau chef, affirmer une position claire sur ce sujet, entre une austérité imposée sans concessions ou un sursis accordé à un pays au bord du gouffre. L'enjeu est crucial pour tous le monde.