Les dirigeants européens veulent très vite parler de croissance.
Publié le Par Jennifer Declémy
Après l'élection de François Hollande comme chef de l'état français, les dirigeants de l'Union Européenne veulent le plus vite possible parler de croissance, qui est désormais devenue un impératif sur l'agenda européen.
Il y a six mois c'était encore un gros mot, et pourtant aujourd'hui les dirigeants européens sont presque tous convaincus de l'importance que de très vite mettre en place une stratégie de croissance dans l'Union Européenne pour sortir de la récession et l'austérité qui menacent de faire sombrer le continent, alors que la Grèce et l'Espagne ne s'en sortent plus. Aussi François Hollande, qui a beaucoup insisté sur cette thématique pendant sa campagne présidentielle, va devoir très vite plancher sur ce sujet avec ses collègues européens.
Dès hier soir la chancelière allemande et le nouveau président français se sont déjà entretenus par téléphone, et Angela Merkel a invité François Hollande à venir très vite lui rendre visite à Berlin. Mais c'est aussi après sa victoire hier soir qu'il a de nouveau affirmé qu'il ne voulait pas de l'austérité pour l'Europe. "L'Europe nous regarde et au moment où le résultat a été proclamé, je suis sûr que dans bien des pays européens, cela a été un soulagement, l'espoir, l'idée qu'enfin l'austérité pouvait ne plus être une fatalité" s'est-il ainsi réjoui lors de son premier discours présidentiel.
D'ores et déjà l'Italie et l'Espagne ont fait valoir qu'ils souhaitaient s'engager sur une stratégie de croissance, et ils devraient soutenir le nouveau président français sur ce point, tout comme le premier ministre belge qui avait apporté son soutien durant la campagne, l'Angleterre de David Cameron mais aussi le Danemark qui préside actuellement le conseil de l'Europe.
Jean-Claude Juncker a lui demandé que François Hollande n'attende pas la passation de pouvoirs, qui aura lieu le 15 mai prochain, pour prendre contact avec ses homologues européens dans la mesure où "les marchés sont nerveux" et le nouveau chef de l'état a besoin de très vite démontrer quelle sera sa stratégie politique et économique. Mais la commission européenne est déjà en train de travailler sur des pistes pour un pacte de croissance tel que réclamé par l'ancien député de Corrèze, et José Manuel Barroso a déclaré "nous partageons la conviction qu'il faut investir dans la croissance et les grands réseaux d'infrastructure (...) tout en maintenant le cap de la consolidation budgétaire et de réduction de la dette". Un très gros chantier s'ouvre donc à l'échelle européenne, crucial pour ses états membres.