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Les espagnols espèrent une victoire de François Hollande.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Si les européens ne le connaissent pas très bien, et les allemands se montrent méfiants, les dirigeants espagnols sont de plus en plus nombreux à espérer une victoire de la gauche en mai prochain...pour servir leurs propres intérêts.

Il y a quelques mois encore c'était un angle d'attaque privilégié par la droite, qui raillait l'inexpérience internationale et européenne de François Hollande, d'autant plus que nombre de dirigeants conservateurs avaient ouvertement soutenu Nicolas Sarkozy, alors que son rival socialiste n'avait été reçu par aucun chef d'état. Pourtant, si la volonté initiale du député de Corrèze de modifier le traité budgétaire en cours de ratification suscitait craintes et ricanement, aujourd'hui les dirigeants espagnols, qu'ils soient socialistes ou conservateurs, se montrent de plus en plus favorables à une telle position.

François Hollande l'a dit depuis longtemps, s'il est élu il entamera une renégociation du traité européen pour y inclure davantage de croissance et de perspectives pour relancer l'emploi. Or, l'Espagne qui se trouve dans une situation extrêmement délicate, est très réceptive à ce genre de proposition dans la mesure où son Gouvernement demande depuis quelques semaines à Bruxelles une extension des délais accordés pour diminuer son déficit.

C'est le journal le Monde qui relate les propos des différents responsables espagnols partageant cette opinion. Ainsi, ce sont, tout d'abord, et presque naturellement, les socialistes espagnols actuellement dans l'opposition qui abondent dans le sens de François Hollande, et déclarent que "cela aiderait des pays comme l'Espagne, qui ont besoin de favoriser la croissance et de recréer l'emploi", alors que le pays souffre d'un taux de chômage de plus de 20%. Le candidat socialiste français est donc vu chez notre voisin du Sud comme "l'espoir pour la gauche espagnole et européenne (....) de pouvoir entreprendre une sortie de crise juste".

Même le parti conservateur se montre ouvert à l'idée d'une victoire socialiste, partageant notamment l'idée de mettre en place des euro-obligations. Mais ce sont aussi les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy contre leur pays (voir ici) qui refroidissent singulièrement les ardeurs des dirigeants espagnols vis-à-vis du candidat UMP.

De manière générale, la gauche européenne attend beaucoup de l'élection française, alors qu'elle est aujourd'hui largement minoritaire parmi les états membres de l'Union Européenne (4 états sur 27 seulement sont de gauche). Une victoire de François Hollande pourrait susciter une vague rose dans certains pays, comme l'espèrent la gauche italienne et allemande qui se confronteront bientôt au suffrage universel. Cela fait aujourd'hui presque dix ans que la gauche européenne se trouve majoritairement dans l'opposition.