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La gauche européenne s'oppose à la Troïka

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Les élus du Parlement Européenne ont auditionné les membres de la Troïka pour faire le point sur la situation grecque, alors que le pays s'enfonce dans la récession.

L'épisode a été relaté par Médiapart ce matin. Hier, les membres de la Troïka (Union Européenne, BCE et FMI) ont été convoqués par les socialistes européens présents au Parlement Européen pour discuter de la situation en Grèce, notamment au regard de l'aide financière qui vient d'être débloquée pour le pays qui connait une situation économique et sociale catastrophique.

Trois représentants étaient donc présents hier pour justifier de la politique menée envers la Grèce depuis maintenant trois ans, et les socialistes européens en face d'eux n'ont pas été tendres. Selon les propos et les scènes relatés par Mediapart, les résultats actuels du pays (chômage à plus de 21% et récession à -6,9%) inquiétent les députés qui remettent en cause les politiques d'austérité menées dans le pays depuis le début de la crise.

A ces reproches, la Troïka se justifie en expliquant que deux facteurs n'avaient été pris en compte par les experts au moment de l'élaboration des plans de sortie de crise, à savoir "la capacité de l'administration" en Grèce qui a été surestimée, et "le manque d'unité politique" du pays. Mais la Troïka n'en démord pas : le programme d'aide a échoué "non pas parce qu'il était mauvais, mais parce qu'il a pas été correctement appliqué" par les grecs. Des explications qui ne se valent pas pour les députés en face d'eux.

"La Troïka n'est pas assez transparente dans son fonctionnement, et ne semble pas non plus très efficace. Elle doit rendre davantage de comptes devant les élus, et cette rencontre même constitue une première étape assez modeste", ont expliqué les députés à Mediapart, alors que ça fait des mois que le Parlement Européen est tenu à l'écart de la résolution de crise, alors que beaucoup de députés estiment que la Troïka fait fausse route. Les experts eux ont tenté d'expliquer que leurs décisions étaient les bonnes, notamment les dernières en date qui décident d'une réduction du smic, arguant que "le salaire minimum en Grèce est supérieur de 50% à celui du Portugal, et de 20% à celui de l'Espagne (...) Il faut donc aligner les salaires, pour s'attaquer au niveau inacceptable du chômage des jeunes". Quant au concept de justice sociale, il ne semble guère intéresser les experts...