Jean-Marie Le Pen soupçonné d’enrichissement suspect
Publié le Par Raphaël Didio
Jean-Marie Le Pen a été accusé par le site Mediapart d’avoir fait l’objet d’un enrichissement personnel à hauteur de 1,1 millions d’euros.
Décidément, Jean-Marie Le Pen est actuellement sous tous les feux. Le président d’honneur du Front National, déjà visée par plusieurs polémiques, dont la dernière en date étant l’ « affaire Bruel » qui lui a valu d’être répudié par son propre parti, fait désormais l’objet d’une enquête préliminaire, pour un enrichissement personnel suspect, ouverte par la Commission pour la transparence financière de la vie politique couvrant une période allant de 2004 à 2009. C’est le site internet Mediapart qui a révélé cette information.
L’ouverture de cette enquête avait été annoncée au mois de février dernier mais la révélation de son motif en fait sa nouveauté. Le montant du patrimoine du fondateur du FN visé par l’enquête s’élève à hauteur de 1,1 millions d’euros. C’est la différence entre ses déclarations de patrimoine au début et à la fin de son mandat de député européen lors de la période 2004-2009 qui a servi de déclencheur.
Jean-Marie Le Pen se défend mais peine à convaincre
Jean-Marie Le Pen a toutefois tenu à se défendre auprès de Mediapart. Sa défense se base sur quatre points :
- son parti aurait renoncé en 2006 à lui réclamer une dette de 198 000 euros contractée en 1991. Il n’a toutefois pas apporté de preuves
- son micro-parti personnel, Cotelec, lui a viré près de 300 000 euros en 2008 mais il n’a fourni aucun justificatif.
- il a ensuite affirmé qu’une étude notariale de sa commune de Saint-Cloud (Chargelegue Marchand Bories) lui avait versé en 2008 environ 150 000 euros mais, là encore, il n’a pas fourni la moindre preuve, tout comme les 50 000 euros encaissés auprès d’une banque lorraine, dont il n’a justifié la provenance.
- le fisc lui aurait fait une « remise gracieuse » d’environ 400 000 euros en 2006 à l’issue d’une méditation. Là encore, sans la moindre preuve.
Reste que malgré ses justifications quelques peu bancales, Jean-Marie Le Pen a affirmé n’avoir « aucune inquiétude » concernant cette enquête et a reconnu ne pas avoir « eu le temps de fouiller » le dossier. Il estime également que la Commission fait preuve de « désinvolture » et de « paresse ». La justice a été saisie en fin d’année 2013 une fois que les explications du président fondateur du FN n’ont pas apporté satisfaction à la Commission. Cette dernière a été remplacée fin 2013 par la Haute Autorité de la transparence de la vie publique, créée dans la foulée de l’affaire Cahuzac, l’ancien ministre du Budget qui avait dissimulé des comptes en Suisse.