Hollande renouvelle son staff à l’Elysée

Le secrétaire général adjoint de l’Elysée n’est donc plus Emmanuel Macron. Sans surprise, son conseil en macroéconomie qui donc son poste après s’être accordé en avril avec François Hollande. « C'est un choix commun, a expliqué au Monde Emmanuel Macron. Quand le président m'a appelé le 10 mai 2012, je suis venu pour une mission et un temps donnés et nous nous étions dit l'un et l'autre que c'était pour deux ans. Avec le changement de gouvernement, la confirmation de la ligne et le fait que les décisions annoncées il y a quelques mois, comme le pacte de responsabilité et les 50 milliards d'économies, ont été prises, nous nous sommes dit que c'était le bon moment. »

Emmanuel Macron était d’une grande influence dans les décisions économique de François Hollande. En faveur d’une politique de l’offre, il a rapidement été considéré comme l’« hémisphère droit » du cerveau présidentiel – soit un social libéral » tandis que l’ancien conseiller politique Aquilino Morelle faisait office d’hémisphère gauche. Mais c’est le secrétaire général adjoint qui jouissait de la plus grande influence auprès du président. L’accord national interprofessionnel (ANI), le pacte de compétitivité et de responsabilité, respectivement annoncés en 2012 et 2014, mais aussi le récent plan d’économies de 50 milliards sont incontestablement liés à ses idées. « Je pars serein. Il n’y a pas de trahison des idées auxquelles je pouvais croire.

Emmanuel Macron songe toujours à la politique

Reste la question du futur emploi d’Emmanuel Macron. On assure à l’Elysée qu’il ne dirigera aucune entreprise française et que pour un temps, il s’astreindra à une période de « viduité ». Dans les têtes subsistent toujours le départ de François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy et qui avait suscité une vive polémique après son départ pour le groupe Banque populaire-Caisses d’épargne en 2009, une fusion à laquelle il avait œuvré.

Emmanuel Macron souhaite plutôt se tourner vers des activités d’enseignement à l’international. « Je ne cherche pas à devenir dirigeant d'une structure publique ou privée, je ne veux aucun emploi qui présenterait un conflit d'intérêts et j'ai une conception extensive des conflits d'intérêts », assure-t-il, sans toutefois indiquer qu’il compte renoncer à la politique, loin de là. « Je quitte l'Elysée, cela ne veut pas dire que je quitte la vie de la cité. J'étais engagé, j'y resterai ». On rappellera que Manuel Valls avait songé à lui pour récupérer le ministère des finances, mais François Hollande avait rejeté cette idée, préférant laisser les ministères aux mains des politiques.

Laurence Boone le remplace

C’est donc Laurence Boone qui le remplacera. Economiste chez Bank of America, elle a été nommée conseillère économique et financière. Le président a décidé de ne pas nommer de secrétaire général adjoint chargé des dossiers économiques. Jean-Pierre Jouyet, ancien directeur du Trésor et ex-secrétaire d’Etat aux affaires européennes, nouveau secrétaire général de l’Elysée, au profil très économique, financier, budgétaire et européen, justifie à lui seul la décision de ne pas nommer un adjoint spécialisé en macroéconomie. Nicolas Revel reste ainsi le seul secrétaire général adjoint.

Egalement, David Kessler, conseiller aux affaires culturelles quittera son poste en septembre et sera remplacé par Audrey Azoulay, numéro deux du Centre national de la cinématographie. Nathalie Ianetta, journaliste chez Canal + et spécialiste du ballon rond, va remplacer dans quelques jours au poste de conseiller chargé de sports, Thierry Rey, qui a été nommé inspecteur général de la jeunesse et des sports. Elle s’est ainsi vu confier l’organisation de l’Euro 2016 de football. Enfin, l’ancien journaliste Claude Sérillon va quitter son poste à l’Elysée alors que son rôle exact en matière de communication était particulièrement flou. Il va exercer une fonction en rapport avec la francophonie. Le service presse de l’Elysée sera quant à lui confié à Virginie Christnacht, ancienne chef du service de presse de la ville de Paris et du groupe Vinci.